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13/11/2008

L'amoureux

Cabbale_Tarot_l_Amoureux.jpgLe Nombre Six, l’Amoureux dans le livre de Thoth, l’Adam du 6ème jour. Dans l’Ennéade Héliopolitaine c’est Osiris. C’est le deuxième signe de notre Zodiaque sacré AEnosh/Lion, le premier des signes de feu. Ce Nombre Six est le troisième du deuxième ternaire (4-5-6), il est donc Conscience par élévation cubique du Nombre Deux, qui grâce à l’exercice de son libre arbitre sera confronté à sa destinée de par sa position troisième, celle des choix qu’il fera selon ses désirs ou selon sa volonté. En tant que déclinaison du Nombre Trois, il pourra choisir de donner corps à ses désirs et passions dans la sphère de causalité du Destin ; ou à l’expression de sa souveraine volonté en se libérant des jougs de la soumission de ce Destin . Sur le plan astral, le Nombre Six dans notre Thebah est sous le signe d’AEnosh/Lion celui du feu dévorant, des passions d’une animalité féroce s’il est vécu en involution, ou celui de la force et de la puissance de caractère, de la noblesse et de la générosité d’âme dans le cas de l’évolution, se rapporter au signe chapitre V. Le Nombre Six concentre les pouvoirs des cinq premiers Nombres et les dualise en deux ternaires l’un sous forme du triangle pointe en haut, l’autre d’une triangle pointe en bas, figure de l’Hexagramme, le Sceau de Salomon. Le six sera aussi la tentation d’Aîshah la faculté volitive d’Adam. Dans l’ancienne Égypte la sixième Puissance était Tekh le coeur-conscience d’un individu qui était en rapport avec la plus haute partie de l’être spirituel son Ka supérieur. C’était aussi le nom donné au fil à plomb qui était suspendu au fléau de la balance chargée de peser le coeur du défunt dans la scène de la psychostasie. Mais sur un plan plus subtil et plus ésotérique, Tekh était le principe de saturation, capable de neutraliser la soif que génère le feu intérieur des passions et des tentations.

“Tekh se trouve donc, dans toute génération comme dans la balance, le témoin intermédiaire qui assure le libre jeu des forces adverses par la mesure des possibilités”.

  • (Isha Schwaller de Lubicz Her-Bak Disciple)

Le Nombre Six, l’Amoureux est l’expression même du discernement et du libre arbitre, étant le deuxième signe de notre Zodiaque sacré, il est une manifestation de la Conscience dans la sphère du Destin. Celui qui fait des choix doit accepter leurs conséquences, au nom de la Juste application des Lois sans lesquelles la liberté ne pourrait exister. Eliphas Levi nous dit parlant de ce Nombre Six :

L’intelligence suprême est nécessairement raisonnable. Dieu, en philosophie, peut n’être qu’une hypothèse, mais c’est une hypothèse imposée par le bon sens à la raison humaine. Personnifier la raison absolue, c’est déterminer l’idéal divin.

Nécessité, liberté et raison, voilà le grand et suprême triangle des cabalistes, qui nomment la raison Keter, la nécessité Chocmah et la liberté Binah, dans leur premier ternaire divin.

Fatalité, volonté et puissance, tel est le ternaire magique qui, dans les choses humaines, correspond au triangle divin.

La fatalité, c’est l’enchaînement inévitable des effets et des causes dans un ordre donné.

La volonté, c’est la faculté directrice des forces intelligentes pour concilier la liberté des personnes avec la nécessité des choses.

Le pouvoir, c’est le sage emploi de la volonté, qui fait servir la fatalité même à l’accomplissement des désirs du sage.

Lorsque Moïse frappe le rocher, il ne crée pas la source d’eau, il la révèle au peuple, parce qu’une science occulte la lui a révélée à lui-même au moyen de la baguette divinatoire.

Il en est ainsi de tous les miracles de la magie : une loi existe, le vulgaire l’ignore, l’initié s’en sert.

Les lois occultes sont souvent diamétralement opposées aux idées communes. Ainsi, par exemple, le vulgaire croit à la sympathie des semblables et à la guerre des contraires ; c’est la loi opposée qui est vraie.

On disait autrefois : que la nature a horreur du vide ; il fallait dire : la nature est amoureuse du vide, si le vide n’était, en physique, la plus absurde des fictions.

Le vulgaire prend habituellement en toutes choses l’ombre pour la réalité. Il tourne le dos à la lumière et se mire dans l’obscurité qu’il projette lui-même.

Les forces de la nature sont à la disposition de celui qui sait leur résister. Êtes-vous assez maître de vous-même pour n’être jamais ivre, vous disposez de la terrible et fatale puissance de l’ivresse. Si vous voulez enivrer les autres, donnez-leur envie de boire, mais ne buvez pas.

Celui-ci dispose de l’amour des autres qui est maître du sien. Voulez-vous posséder, ne vous donnez pas.

Le monde est aimanté de la lumière du soleil, et nous sommes aimantés de la lumière astrale du monde. Ce qui s’opère dans le corps de la planète se répète en nous. Il y a en nous trois mondes analogues et hiérarchiques, comme dans la nature entière.

Le Nombre Six est donc l’exercice ou non de la volonté différenciée de l’Universel par la pratique du libre arbitre ; libre arbitre qui impose la responsabilité concernant les conséquences positives ou négatives des choix qui en découlent de cette pratique.

La lame de l’Amoureux dans le livre de Thoth représente hiéroglyphiquement un personnage central mâle, entouré par deux femmes (facultés volitives) dont chacune encourage notre héros à suivre un chemin particulier, dont la direction diffère de celle de l’autre chemin ; il est ici facile de comprendre l’analogie des voies de l’évolution et de l’involution que devra choisir celui qui est sous la menace de la flèche des désirs passionnels d’un Cupidon céleste.

Les conséquences de ces choix se trouvent subtilement traduits dans cette sentence du Tao-Tô-King :

>Si ciel et terre ne produisent rien d’éternel, comment l’homme le pourrait-il ? >Celui qui suit la loi s’accorde au Tao. Sa volonté et ses principes sont ceux du Tao. Avec lui il agit et avec lui il s’abstient. Le Sage épris d’absolu y trouve la plénitude. En suivant la voie on trouve la voie. En se conformant à la vertu on devient la vertu. Mais si on pense au crime on recueille la honte du crime. C’est pourquoi l’action comme l’inaction traduisent l’invisible harmonie Ou la foi est totale, ou elle n’est pas.

Le Nombre Six a pour lettre hébraïque Vav ou Vau, nom divin Vezio (avec éclat).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :

Ce caractère a deux acceptions vocales très distinctes, et une troisième en qualité de consonne. Suivant la première de ces acceptions vocales, il représente l’oeil de l’homme et devient le symbole de la lumière suivant la seconde, il représente l’oreille, et devient le symbole du soi de l’air, du vent : en sa qualité de consonne il est l’emblème de l’eau et représente le goût et le désir appétant. Si l’on considère ce caractère comme signe grammatical, on découvre en lui, ainsi que je l’ai déjà dit, l’image du mystère le plus profond et le plus inconcevable, l’image du noeud qui réunit ou du point qui sépare, le néant et l’être. C’est, dans son acception vocale lumineuse, le signe du sens intellectuel, le signe verbal par excellence, ainsi que je l’ai exposé assez au long dans ma Grammaire : c’est, dans son acception verbale aérienne, : le signe convertible universel, celui qui fait passer d’une nature à l’autre ; communiquant d’un côté avec le signe du sens intellectuel, qui n’est que lui-même plus élevé, et de l’autre, avec celui du sens matériel Haïn, qui n’est encore que lui-même plus abaissé : c’est enfin, dans son acception consonante aqueuse, le lien de toutes choses, le signe conjonctif. C’est en cette dernière acception qu’il est plus particulièrement employé comme article. Le caractère Vav est réellement le signe convertible universel, et l’article conjonctif, il ne doit jamais se trouver en tête d’une racine pour la constituer ; or, c’est ce qui arrive. Il ne doit paraître, et il ne paraît en effet jamais qu’au sein des noms pour les modifier, ou qu’entre eux pour les joindre, ou qu’au devant des temps verbaux, pour les changer. Le nombre arithmétique de ce caractère est 6.

Tarot du Sépher de moïse®,

L’Amoureux, nombre 6

  • © C.Le Moal 2006 - Déposé SGDL - Marque déposée.

Le Pape

Cabbale_Tarot_le_Pape.jpgLe Nombre Cinq, Le Pape dans le livre de Thoth, dans l’Ennéade Héliopolitaine Nout. C’est le premier signe de notre Zodiaque sacré celui de Seth/Vierge. C’est aussi le deuxième Nombre de ce deuxième ternaire (4-5-6) et qui sera donc la quintessence de la Conscience manifestée. Cinq se manifeste soit par addition de 2 + 3, la Conscience réunie à la Forme, ou encore par 4 + 1 la forme cristallisée exprimant les arborescences du germe de son centre le Un, duquel émane son énergie. Le Nombre Cinq est le principe d’individualisation d’une Conscience sortant de l’inconscient collectif, et qui va, au travers des épreuves de l’incarnation, devoir faire croître cette conscience, pour la mener au terme des douze travaux d’Hercule à la supraconscience en développant sa Monade planétaire ; ce qui se fera par le parcours initiatique de l’ensemble du Zodiaque sacré dont le signe de la Vierge, faculté volitive de l’Adam universel, est celui qui correspond à ce Nombre Cinq le Pape, mais aussi à l’étoile flamboyante le Pentagramme, le signe de la toute puissance et de l’autocratie intellectuelles. Eliphas Lévi dans son ouvrage Dogme et rituel de la Haute Magie dit de ce symbole :

“Le pentagramme exprime la domination de l’esprit sur les quatre éléments, et c’est par ce signe qu’on enchaîne les démons de l’air, les esprits du feu, les spectres de l’eau et les fantômes de la terre. Armé de ce signe et convenablement disposé, vous pouvez voir l’infini à travers cette faculté qui est comme l’oeil de votre âme, et vous vous ferez servir par des légions d’anges et des colonnes de démons”.

Ce Nombre Cinq, double expression de la Conscience par sa deuxième position dans ce deuxième ternaire, est aussi le premier signe de notre Zodiaque sacré, et le premier signe de terre ; cette position de double premier signe le met directement en relation avec le Un, la Providence dont il devient une déclinaison. Lors de l’addition théosophique des cinq premiers nombres, nous obtenons le total de 15, la lame du Diable dans le livre de Thoth mais aussi de Nôah/Capricorne ce fils de Seth/Vierge. La réduction théosophique de ce nombre 15 (1+5 = 6) nous donne le Nombre suivant celui du Pape, l’Amoureux dans le livre de Thoth, le Destin. Ainsi ce Nombre Cinq par sa deuxième position dans ce deuxième ternaire est-il l’expression de la Conscience ; mais par la première position dans le Zodiaque sacré du signe de Seth/Vierge il est aussi l’expression de la Providence, et enfin par son addition et sa réduction théosophiques il devient l’expression double du Destin dont les Nombres Six et Quinze sont directement attachés. Rien qu’en cela il symbolise la quintessence.

Dans représentation hiéroglyphique de ce Nombre Cinq dans la lame du livre de Thoth, nous voyons un prélat assis sur son trône dont le dossier laisse apparaître les deux colonnes symboliques qui se trouvent dans la représentation de la lame de la Papesse (le Nombre Deux la Conscience dont il est ici l’expression), tenant dans sa main gauche un bâton se terminant par une représentation du Ternaire Divin, et faisant de sa main droite un signe de bénédiction à deux enfants l’un blond habillé de sombre, l’autre brun habillé de clair, qui symbolisent les générations qui seront engendrées en involution comme en évolution. Chacune des mains de ce Pape sont gantées et portent le signe de la croix comme pour nous indiquer que ces filiations seront celles qui se manifesteront dans la sphère organique et temporelle de la nature adamique. Ces deux enfants étant comme nous l’avons vu précédemment la dualité qui habitera l’âme-de-vie et qui sont l’inconscient (l’archétype), et la conscience dont la collaboration permettra le processus “d’individuation”, la fameuse dialectique du Moi et de l’inconscient si cher à C.G. Jung.

Dans l’union de l’âme-de-vie à une forme manifestée, les cinq sens physiques devront permettre à la Conscience différenciée de l’universel et sortant de l’inconscient collectif, de développer ses cinq sens spirituels qui seuls lui permettront d’ouvrir la surpraconscience sur les cinq sens divins, comme le suggèrent ces sentences du Tao-Tô-King :

Les cinq couleurs aveuglent l’homme. Les cinq notes assourdissent ses oreilles. Les cinq saveurs rendent sa bouche insensible. Les courses et la chasse égarent son esprit. Les richesses l’empêchent de progresser. Ainsi le Sage tourne son regard en lui-même et, loin du tumulte et des passions, exerce librement son choix.

Le Nombre Cinq a pour lettre hébraïque , nom divin Hadom ( beau, grandiose).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :

Ce caractère est le symbole de la vie universelle. Il représente l’haleine de l’homme, l’air, l’esprit, l’âme, tout ce qui est animateur et vivifiant. Employé comme signe grammatical, il exprime la vie et l’idée abstraite de l’être. Il est, dans la langue hébraïque, d’un grand usage comme article. On peut voir ce que j’en ai dit dans ma Grammaire sous le double rapport d’article déterminatif et emphatique. Il est inutile de répéter ces détails. Son nombre arithmétique est 5.

Tarot du Sépher de moïse®,

Le Pape, nombre 5

  • © C.Le Moal 2006 - Déposé SGDL - Marque déposée

L'empereur

Cabbale_Tarot_L_Empereur.jpgLe Nombre Quatre, l’Empereur dans le livre de Thoth, le début d’un nouveau ternaire (4-5-6) qui sera une déclinaison du premier sur une octave inférieure, et qui venant en deuxième position sera sous l’influence du Nombre Deux, la Conscience. Dans l’Ennéade Héliopolitaine le Quatre est Geb. Mais le Nombre Quatre est aussi le premier de ce deuxième ternaire, et il devient la déclinaison du Nombre Un (la Providence), dont il préfigure un nouveau germe (un centre dans un nouveau cercle de manifestations). Le Nombre Quatre sera donc la manifestation visible des principes du Ternaire Divin qui par essence reste invisible. Sur le plan planétaire nous avons vu qu’il était symbolisé par Kaîn/Soleil, lumière centrale de laquelle toute vie manifestée émane. Le Nombre Quatre est aussi l’entrée dans le monde de l’hétérogène et de l’expérience Nouménale de la Monade de l’âme-de-vie et de son libre arbitre ; liberté qu’elle devra assumer en faisant des choix à chaque croisée des chemins ; croix des quatre éléments, mais aussi point de jonction que forme le croisement du temps et de l’espace, du visible et de l’invisible, de la matière et de l’esprit, du haut et du bas, de la Foi et de la Raison, de l’évolution et de l’involution. Le Nombre Quatre est la fonction de cristallisation de la forme (Trois) ayant rencontré l’âme-de-vie (Deux) et dont le mouvement (la volonté) aura pour effet de manifester matériellement cette forme dans un milieu hétérogène activé par la perfectibilité. C’est aussi le principe de la Conscience (le Nombre Deux) qui se multiplie lui-même ; enfin, cette capacité de prolifération nous mènera à Dix selon le principe de la Tétractys pythagoricienne, par addition théosophique des quatre premiers Nombres (1+2+3+4 = 10). Dans l’ancienne Égypte la quatrième Puissance avait pour nom Kheper, dont la représentation hiéroglyphique était le scarabée. Scarabée qui était une des représentation du dieu solaire Râ, par analogie entre le cercle qui symbolisait ce dernier duquel toute vie s’engendre, et la boule presque parfaite que confectionne ce scarabée et qui servira d’abris et de nourriture à sa progéniture. Kheper était la puissance ignée de transformation qui fait germer. Concernant le Nombre Quatre Eliphas Levi écrivait :

Le grand agent magique se révèle par quatre sortes de phénomènes, et a été soumis au tâtonnement des sciences profanes sous quatre noms : calorique, lumière, électricité, magnétisme.

On lui a aussi donné les noms de tétragramme, d’Inri, d’azoth, d’éther, d’od, de fluide magnétique, d’âme de la terre, de serpent, de lucifer, etc.

Le grand agent magique est la quatrième émanation de la vie-principe, dont le soleil est la troisième forme.

En sorte que l’oeil du monde (comme l’appelaient les anciens) est le mirage du reflet de Dieu, et que l’âme de la terre est un regard permanent du soleil que la terre conçoit et garde par imprégnation.

La lune concourt à cette imprégnation de la terre en repoussant vers elle une image solaire pendant la nuit, en sorte qu’Hermès a eu raison de dire, en parlant du grand agent : Le soleil est son père, la lune est sa mère. Puis il ajoute : Le vent l’a porté dans son ventre, parce que l’atmosphère est le récipient et comme le creuset des rayons solaires, au moyen desquels se forme cette image vivante du soleil qui pénètre la terre tout entière, la vivifie, la féconde et détermine tout ce qui se produit à sa surface par ses effluves et ses courants continuels, analogues à ceux du soleil lui-même.

Cet agent solaire est vivant par deux forces contraires : une force d’attraction et une force de projection, ce qui fait dire à Hermès que toujours il remonte et redescend.

La représentation hiéroglyphique du Nombre Quatre dans les lames du livre de Thoth, est celle d’un puissant souverain assis sur un cube (incubation) portant sur son armure les symboles du soleil et de la lune, et tenant dans sa main droite le sceptre de la toute puissance de ses pouvoirs de manifestation dans la sphère hétérogène, et dans la main gauche celui d’un globe surmonté d’une croix que nous pourrions interpréter comme la sphère de matérialisation des quatre éléments, la sphère organique et temporelle. Je renvoie au chapitre IV, pour une parfaite correspondance entre ce Nombre Quatre et la nature réelle de sa toute puissance comme enseignée dans les Tables de la Loi.

La sentence du Ta-Tô-King qui me paraît résumer le mieux ce Nombre Quatre est la suivante :

Ainsi, immense est le Tao. Immenses le ciel et la terre. Immense l’être. >Quatre immensités dans l’univers, dont l’être. L’homme épouse le rythme de la terre, la terre s’accorde avec le ciel, le ciel s’harmonise avec le Tao. Le Tao est la loi, la voie de la nature. Et la voie demeure, éternelle.

Le Nombre Quatre a pour lettre hébraïque Daleth, nom divin Dagul ( le plus élevé, le glorieux ).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :

Ce caractère appartient, en dualité de consonne, à la touche dentale. Il paraît que dans son acception hiéroglyphique, il était l’emblème du quaternaire universel ; c’est-à-dire de la source de toute existence physique. Comme image symbolique, il représente le sein, et tout objet nourricier, abondant. Employé comme signe grammatical, il exprime en général l’abondance née de la division : c’est le signe de la nature divisible et divisée. L’hébreu ne l’emploie point comme article, mais il jouit de cette prérogative en chaldaïque, en samaritain et en syriaque, où il remplit les fonctions d’une sorte d’article distinctif. Son nombre arithmétique est 4.

Tarot du Sépher de moïse®,

L’Empereur, nombre 4

  • © C.Le Moal 2006 - Déposé SGDL - Marque déposée.

L'impératrice

Cabba_Tarot_L_Imperatrice.jpgLe Nombre Trois, l’Impératrice dans le livre de Thoth ; le Destin du Ternaire Divin ; dans l’Ennéade Héliopolitaine le Trois est Tefnout. C’est aussi la séduction et la manifestation des désirs, qui sera le principe des Formes animées qui ne pourront se manifester dans la sphère temporelle qu’en recevant la Conscience animatrice du Deux. La réunion de la Forme à la Conscience se faisant suivant l’état d’évolution karmique de cette dernière. Unification sans laquelle ni la Forme ni la Conscience ne pourraient se cristalliser, et resteraient en dissolution dans l’Océan infini du non manifesté le Zéro. Sur le plan planétaire Vénus sera la manifestation symbolique de ce pouvoir séducteur et attractif qui viendra attirer l’âme-de-vie dans la matière et le mâle vers la femelle, afin de permettre une fructification concrète. Le Nombre Trois est aussi un feu destructeur, celui qui va décomposer l’enveloppe qui protège le germe pour lui permettre son développement dans sa terre matricielle. Feu que nous retrouvons dans les passions amoureuses dévorantes, comme l’était la déesse Sekmet à tête de lionne de l’ancienne Égypte et qui personnalisait le principe de la puissance ignée du Nombre Trois. La couleur verte attribuée à Vénus sera aussi celle de la végétation dont la puissance du Nombre Trois est, au travers de l’arbre de vie, la fonction transformatrice par la métamorphose des formes. Il est donc, par cette fonction, le Nombre de la Magie Sacrée celui des miracles de la Nature qui parvient à unir le visible et l’invisible l’esprit et la matière, le haut et le bas, le subtil et l’épais, le fixe et le volatile. Eliphas Levi s’agissant du Nombre Trois écrivait :

Le ternaire est le dogme universel.

En magie, principe, réalisation, adaptation ; en alchimie, azoth, incorporation, transmutation : en théologie, Dieu, incarnation, rédemption ; dans l’âme humaine, pensée, amour et action ; dans la famille, père, mère et enfant. Le ternaire est le but et l’expression suprême de l’amour : on ne se cherche à deux que pour devenir trois.

Il y a trois mondes intelligibles qui correspondent les uns avec les autres par l’analogie hiérarchique :

Le monde naturel ou physique, le monde spirituel ou métaphysique, et le monde divin ou religieux.

De ce principe résulte la hiérarchie des esprits divisés en trois ordres, et subdivisés dans ces trois ordres toujours par ternaire.

Toutes ces révélations sont des déductions logiques des premières notions mathématiques de l’être et du nombre.

L’unité, pour devenir active, doit se multiplier. Un principe indivisible, immobile et infécond, serait l’unité morte et incompréhensible.

Si Dieu n’était qu’un, il ne serait jamais créateur ni père. S’il était deux, il y aurait antagonisme ou division dans l’infini, et ce serait le partage ou la mort de toute chose possible : il est donc trois pour créer de lui-même et à son image la multitude infinie des êtres et des nombres.

Ainsi il est réellement unique en lui-même et triple dans notre conception, ce qui nous le fait voir aussi triple en lui-même et unique dans notre intelligence et dans notre amour.

Ceci est un mystère pour le croyant et une nécessité logique pour l’initié aux sciences absolues et réelles.

Je ne m’attarderai pas davantage sur les implications du Ternaire Divin (Un, Deux, Trois), que j’ai suffisamment développé tant dans ce tome II, que dans le tome I, juste une précision qu’il convient de conserver à l’esprit, le Nombre Un, le Nombre Deux, et le Trois ne peuvent se concevoir séparément ; la création ne se manifeste que polarisée et dans les limites de temps et d’espace d’une forme, ce Ternaire étant un principe, il est contingent et toujours invisible et constitue la fameuse et universelle Sainte Trinité. Trinité que définit si bien le Ta-Tô-King :

Mes yeux s’écarquillent, et je ne le vois pas : il s’appelle l’Invisible. Mon ouïe est en alerte, et je ne l’entends pas : il s’appelle l’Inaudible. Mes mains se tendent et ne rencontrent rien : il s’appelle l’Impalpable. Trois aspects indéfinis qui font l’unité. En haut il n’est pas lumineux, en bas il n’est pas obscur. Son éternité défie même le temps. Il n’a pas de nom. Il vient d’un monde où rien de sensible n’existe. Car la lumière appelle l’obscurité et l’obscurité existe par la lumière. Le Tao est une forme sans forme, une image sans image. Il est l’Indéterminé. Si l’on marche devant lui, on ne voit pas son principe. Si l’on va derrière lui, il paraît sans fin. En suivant l’antique voie, on maîtrise le présent. Car le Tao est le fil qui guide l’homme à travers le temps.

Le Nombre Trois a pour lettre hébraïque Guimel, nom divin Gadol ( qui agit par les forces Aralym ).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :

Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche gutturale. Celui par lequel je le transcris, est d’une invention assez moderne, et lui répond assez imparfaitement. Plutarque nous apprend que ce fut un certain Carvilius, qui le premier, ayant ouvert une école à Rome, inventa, ou introduisit la lettre G, pour distinguer le double son du C : on se servait avant du C tout seul, au moyen duquel on représentait le G des Grecs. Comme image symbolique le Guimel hébraïque peint la gorge de l’homme, tout conduit, tout canal, tout objet creux et profond. Employé comme signe grammatical, il exprime l’enveloppement organique, et sert à produire toutes les idées dérivant des organes corporels et de leur action. Son nombre arithmétique est 3.

Tarot du Sépher de moïse®,

L’Impératrice, nombre 3

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La papesse

Cabbale_Tarot_La_papesse.jpgLe Nombre Deux, la Papesse, la Conscience du Ternaire Divin ; dans l’Ennéade Héliopolitaine le Deux est Shou. C’est surtout la polarisation des puissances du Un en magnétisme sexué de l’eau génératrice ; la matrice universelle qui féconde le germe universel de la semence des principes du Un ; le pouvoir végétatif de toutes choses, tant organique, matérielle ou spirituelle. Les reflets de la Lumière que ce Nombre Deux par sa polarisation, va séparer en une infinie et chatoyante diversité. Le Nombre Deux est la puissante énergie sexuelle (la Kundalinî) qui par son mouvement sera l’animateur des formes. Cette énergie sexuelle est figurée par les deux serpents qui s’enroulent autour du bâton d’Hermès dans le symbole du Caducée. Ce Nombre Deux est féminin dans le sens où l’entendent les Tables de la Loi c’est-à-dire comme étant une faculté volitive. Et comme le disait Eliphas Lévi c’est :

la femme qui doit écraser la tête du serpent, c’est l’intelligence qui surmonte toujours le courant des forces aveugles.

Mais nous avons aussi vu dans le premier tome, que ce Nombre deux s’il est féminin par rapport au Nombre Un, est masculin par rapport au Nombre trois qu’il féconde ; chaque Nombre possédant cet androgynat qui s’exprime en polarité différente suivant le Nombre qui le précède ou qui lui succède.

Le Nombre Deux c’est aussi le Yin et le Yang, dont la représentation dans les trigrammes de Fohi fait l’unité par le trait plein le Yang, et le Yin, le binaire par deux demi-traits. C’est aussi les deux colonnes symboliques du temple cabbalistique de Salomon Jakin et Bohas que nous retrouvons dans la représentation hiéroglyphique de la lame du livre de Thoth et qui figure derrière le trône de la Papesse. Ces deux colonnes sont le principe de dualisation de l’essence homogène divine en deux bases fondamentales dont l’une est la nécessité (Destin) et l’autre la liberté (Providence). Le binaire sera donc la condition incontournable de toute manifestation ; tout est double dans la création et ce qui en est le principe unificateur c’est le troisième terme qu’engendre cette dualité et qui est l’analogie des contraires.

la Lune, le double de la lumière solaire sur le plan planétaire, sera la manifestation symbolique du pouvoir fécondant de cette Matrice universelle qui est la souveraine de cette puissante énergie sexuelle qui serpente en toute chose. Le Nombre Deux est le binaire qui est la source du choix et de la liberté, mais aussi de la révélation. La vérité pour se manifester à la conscience doit avoir un doute possible ; la lumière n’est identifiable que par l’ombre qui la contraste ; on ne prend conscience d’une chose que par l’existence de son contraire ; le verbe est double exotérique et ésotérique, en cela la Papesse dans sa figure hiéroglyphique de la lame du livre de Thoth est justement à demi voilée, et tient dans une main un livre à moitié ouvert et dans l’autre deux clés, le sens signifiant et le sens cachant. Le Nombre Deux était dans l’ancienne Égypte la puissance Mer dont le hiéroglyphe représente un compas avec ses deux pointes figurant deux polarités de nature différente d’une même réalité qui les relie. Mer était la puissance sexuelle qui pousse vers leur réunion deux complémentaires séparés par des forces répulsives. Le Nombre Deux est le fameux esprit de l’obscurité du Tao-Tô-King qui en résume admirablement l’essence :

L’esprit de l’Obscurité est immémorial, éternel. C’est le principe féminin des origines. Les racines du ciel et de la terre s’élancent de sa porte mystérieuse. Toujours renouvelé, il se répand dans l’univers. Indéfiniment. Il ne s’épuise jamais.

Le Nombre Deux a pour lettre hébraïque Beth, nom divin Bachour (Jeunesse, clarté ).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :

Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche labiale. Comme image symbolique, il représente la bouche de l’homme, son habitation, son intérieur. Employé comme signe grammatical, il est le signe paternel et viril, celui de l’action intérieure et active. C’est, en hébreu, l’article intégral et indicatif, exprimant, ainsi que je l’ai expliqué dans ma grammaire, entre les noms ou les actions à peu près le même mouvement que l’article extractif Mem, mais avec plus de force, et sans aucune extraction, ni division des parties. Son nombre arithmétique est 2.

Tarot du Sépher de moïse®,

La Papesse, nombre 2

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Le Bateleur

Cabbale_le_bateleur.jpgLe Nombre Un, le Grand Tout, la Providence du Ternaire Divin ; dans l’Ennéade Héliopolitaine le Un est Amon-Râ. Dans les Tables de la Loi c’est l’Éternel Moment Présent des 7 manifestations phénoméniques universelles, celui qui contient en simultané le germe ; le centre du cercle de toute création qui se manifestera sur le plan successif de la temporalité. Le Bateleur de notre livre de Thoth, est aussi l’indéfinissable Divin Créateur, ou principe de création, qui permettra de faire sortir du Nombre Zéro, dont il est l’aspect incréé, la Lumière et les Ténèbres, mais aussi les quatre éléments dont est constitué la création. Ce Un, renferme donc la Lumière fécondante et les ténèbres fécondées mais aussi les forces qui sont constitutives des quatre éléments, le chaud et le froid, le volatil et le fixe, le sec et l’humide, le contractant et l’exaltant, l’électricité et le magnétisme, le spirituel et le matériel, le visible et l’invisible, le temps et l’espace, tout ceci contenu dans un état hors du temps : l’Éternel Moment Présent du Principe Créateur. Ce Un, qui seul dans l’ensemble de la création a ce pouvoir créateur, sera donc le principe germinatif incréé du créé, et sa division séquentielle manifestera les autres Nombres Puissances qui lui sont attachées ; il ne peut se comprendre que dans le cadre de ce don d’ubiquité, qui lui permet en étant hors du temps, d’être partout en même temps ce centre qui est partout et dont la périphérie n’est nulle part. Ce Nombre Un n’est pas la Création mais le principe même de la Création. Toujours dans l’ouvrage d’Eliphas Levi cité précédemment, concernant le Nombre Un, il nous indique :

Qu’est-ce qu’un principe ? C’est une base de la parole, c’est une raison d’être du verbe. L’essence du verbe est dans le principe : le principe c’est ce qui est ; l’intelligence, c’est un principe qui parle.

Qu’est-ce que la lumière intellectuelle ? C’est de la parole ; Qu’est-ce que la révélation ? C’est la parole ; l’être est le principe, la parole est le moyen, et la plénitude ou le développement et la perfection de l’être, c’est la fin : parler c’est créer.

La lame du livre de Thoth nous représente le Bateleur, le Nombre Un, sous l’aspect d’un personnage devant une table, portant un chapeau dont les bords forment le signe de l’infini et tenant à la main la baguette de pouvoir (le Bâton symbole du Feu, la Force), pendant que sur la table ( analogie à la Table de la Loi), se trouvent les symboles des trois autres éléments : la Coupe pour l’Eau (Tempérance) ; l’ Epée pour l’Air (la Justice) ; le Denier pour l’élément Terre (la Prudence). Son bras gauche qui tient le Bâton symbolisant le Feu, est dirigé vers le haut alors que sa main droite est dirigée vers le bas et repose sur l’élément Terre le Denier. Le Bateleur est bien le grand Tout et l’infini.

Les neuf Nombres Puissances seront des déclinaisons imparfaites du Nombre Un, duquel ils resteront liés, comme la cellule nerveuse n’est qu’une déclinaison de la cellule Mère qui s’est spécialisée dans une fonction tout en restant reliée à sa source par son code génétique. Tous les Nombres sont divisibles par Un, la source, le germe, le centre. Le Un n’est pas quelque chose, ce qui le différencierait des autres choses et lui ferait perdre son statut de Un, le Grand Tout, il est l’indispensable principe de création de toutes choses sans en être aucune, la fameuse énergie du vide des scientifiques si subtilement décrite comme Grande Vertu par Lao-Tseu :

La grande Vertu vient du Tao. Le Tao est vague, imperceptible, insaisissable ! Oh, qu’il est vague, imperceptible, insaisissable ! Et pourtant en son sein est la vérité. Oh, qu’il est insaisissable, imperceptible ! Et pourtant en son sein est la forme des choses. Il est si sombre, si ténébreux ! Et pourtant en lui est l’essence vraie de l’être. Cette essence est la vérité rayonnante et la vérité cachée. Depuis l’aube des âges son nom nous a été transmis et de lui naissent tous les êtres. Comment peut-on connaître les voies de la création ? Par lui. Par le Tao.

Le Nombre Un, a pour lettre hébraïque l’Aleph, Nom divin Ehiech (l’essence de Dieu, celui que nul oeil humain n’a jamais vu ).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :

Premier caractère de l’alphabet dans presque tous les idiomes connus. Comme image symbolique, il représente l’homme universel, le genre humain, l’Être dominateur de la terre. Dans son acception hiéroglyphique, il caractérise l’unité, le point central, le principe abstrait d’une chose. Employé comme signe, il exprime la puissance, la stabilité, la continuité. Quelques grammatistes lui donnent aussi la faculté d’exprimer comme en arabe, une sorte de superlatif ; mais ce n’est qu’un résultat de sa puissance comme signe. Il remplace quelquefois, mais rarement l’article emphatique Hè, tant au commencement qu’à la fin des mots. Les rabbins l’emploient comme une sorte d’article, et lui donnent le même sens que nous donnons à la relation désignative à. Il est souvent ajouté en tête des mots, en qualité de voyelle redondante, pour les rendre plus sonores et ajouter à leur expression. Son nombre arithmétique est 1.

Tarot du Sépher de moïse®,

Le Bateleur, nombre 1

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Le Fou

Le_fou.jpgLe Nombre Zéro, le Fou, qui, contrairement à l’idée véhiculée habituellement par l’ensemble du Tarot profane, n’est pas le Nombre 22, mais le Nombre 0. Ce Zéro, à l’image du Fou vagabond de la lame du livre de Thoth, a sa place partout en général, et nulle part en particulier ; c’est l’infini Chaos du non manifesté de l’Océan de l’énergie originelle des pensées du Divin Créateur ; le Noun de la cosmogonie de l’ancienne Égypte, dont la première lettre de ce nom le “N” était représentée par un hiéroglyphe formant un trait ondulé symbolisant la vibration originelle... C’est sous cette lettre “N” que le livre pour sortir au jour (habituellement connu sous le nom de livre des morts de l’ancienne Égypte), désigne les épreuves de l’âme-de-vie sous le nom d’Osiris N., cette lettre qui si proche de l’Aleph hébraïque, lettre qui sera attribuée au Bateleur le Un, qui n’est pas le créateur mais le principe de création.

Dans l’Ennéade Héliopolitaine le Zéro est Toum ou Atoum. Le Zéro est donc le médiateur plastique protéiforme duquel tout ce qui sera créé tirera son énergie, comme il est indiqué lors du premier chapitre des Tables de la Loi au premier Jour de la Création. C’est la fin qui précède tout début, car ce qui sera fut, et c’est aussi ce qui terminera la fin d’un cycle qui va de l’Alpha à l’Oméga. Le Zéro est l’infini par excellence, celui qui contient Tout en principes indifférenciés et en simultané dans un Éternel Moment Présent.

Le Nombre Zéro c’est l’inconscient de l’incréé, car comme nous avons eu mainte fois l’occasion de le voir, tout ce qui existe a une conscience d’être, au moins celle des limites de sa propre existence et de la conservation de celle-ci, qui la fera interagir avec son environnement qui se différencie d’elle-même. Cet inconscient sera, dans chaque création, inversement proportionnel au niveau de conscience, ce que nous indique le parcours du Zodiaque sacré du chapitre V. Comme la Raison absolue, ne peut pas être autre chose que la Vérité Absolue, cette Raison absolue n’est donc que l’attribut du Divin Créateur : le Tout ; par voie de conséquence tout ce qui se différencie de Lui, étant par nature perfectible et donc imparfait, sera obligatoirement doté d’une partie plus ou moins grande d’inconscient. Ceci permet de comprendre que le Nombre Zéro est partout sans être spécifiquement limité. Le Nombre Zéro est l’infini duquel provient la naissance d’une manifestation ; comme il sera l’infini qui servira de réceptacle à la fin de cette manifestation ; parcours balisé par l’Alpha et l’Oméga, de A à Z, (l’Azoth des alchimistes), le début sans début pour une fin sans fin. Le Nombre Zéro est ce concept d’indétermination ou d’incertitude si cher à Heinsenberg dans le milieu quantique, et qui fera que la raison (certitude) aura toujours la nécessité d’être confrontée à la foi (incertitude) pour que s’active la perfectibilité qui élargit le champ de conscience par l’analogie de ses contraires. Dans Dogme et rituel de haute magie, Eliphas Levi, parlant de cette lame du livre de Thoth, écrivait :

Résumons maintenant toute la science par des principes. L’analogie est le dernier mot de la science et le premier mot de la foi.

L’harmonie est dans l’équilibre, et l’équilibre subsiste par l’analogie des contraires. L’unité absolue, c’est la raison suprême et dernière des choses. Or cette raison ne peut être ni une personne ni trois personnes : c’est une raison, et c’est la raison par excellence. Pour créer l’équilibre il faut séparer et unir : séparer par les pôles, unir par le centre. Raisonner sur la foi, c’est détruire la foi ; faire du mysticisme en philosophie, c’est attenter à la raison.

La raison et la foi s’excluent mutuellement par leur nature et s’unissent par l’analogie. L’analogie est le seul médiateur possible entre le visible et l’invisible, entre le fini et l’infini. Le dogme est l’hypothèse toujours ascendante d’une équation présumable.

Pour l’ignorant c’est l’hypothèse qui est affirmation absolue, et l’affirmation absolue qui est l’hypothèse.

Il y a dans la science des hypothèses nécessaires, et celui qui cherche à les réaliser agrandit la science sans restreindre la foi : car de l’autre côté de la foi il y a l’infini.

On croit ce qu’on ignore, mais ce que la raison veut qu’on admette. Définir l’objet de la foi et le circonscrire, c’est donc formuler l’inconnu. Les professions de foi sont les formules de l’ignorance et des aspirations de l’homme. Les théorèmes de la science sont les monuments de ses conquêtes.

L’homme qui nie Dieu est aussi fanatique que celui qui le définit avec une prétendue infaillibilité. On définit ordinairement Dieu en disant tout ce qu’il n’est pas.

Nous retrouvons en synthèse poétique, la définition du Nombre Zéro dans le Tao-Tô-King, cette autre Thebah acclimatée à une autre tradition, mais qui se nourrit à la même source : la Sapience Hermétique universelle :

Le Tao est le vide, mais le vide est inépuisable. C’est un abîme vertigineux. Insondable. De lui sont sortis tous ceux qui vivent. Eternellement, il émousse ce qui est aigu, dénoue le fil des existences, fait jaillir la lumière. Du rien, crée toute chose. Sa pureté est indicible. Il n’a pas de commencement. Il est. Nul ne l’a engendré. Il était déjà là quand naquit le maître du ciel.

Chaque Nombre est une abstraction spirituelle qui se manifeste sous la forme d’une vibration qui sera son verbe. Ce verbe spécifique est la Lettre qui en symbolise le son (la nature vibratoire spécifique) et dans laquelle nous retrouvons toutes les subtilités qui caractérisent ce Nombre Puissance. Cette Lettre sera celle, - avec les vingt et une autres, qui constitue la structure symbolique des Tables de la Loi, je veux parler de l’alphabet hébraïque, dont nous avons vu qu’il s’agit des Medou-Neter ou l’écriture hiéroglyphique de l’ancienne Égypte représentés, dans l’alphabet hébraïque, sous une forme cursive mais qui n’en reste pas moins l’expression des Puissances (Nombres) -, qui signent chaque manifestation d’un Nom de pouvoir.

La signification hiéroglyphique de chacune des Lettres de l’alphabet hébraïque fait l’objet d’interprétations multiples plus ou moins heureuses ; pour ce qui est de la Thébah du livre de Thoth, le Tarot du Sépher de Moïse, je m’en tiendrai au remarquable travail de reconstitution du sens originel qu’a effectué notre génial Fabre d’Olivet, dans son ouvrage La langue hébraïque restituée, et son chapitre sur le vocabulaire radical ou série des racines hébraïques. Nous avons vu que grâce à cette reconstitution si judicieuse et si éclairée, nous avons pu dégager de sa gangue d’ignorance l’extraordinaire Enseignement des Tables de la Loi du Sépher de Moïse qui n’est en rien comparable à la Genèse Biblique ; il convient donc de conserver la signification de chaque Lettre attribuée à un Nombre, suivant ce sens originel, ce qui permettra d’éclairer l’un par l’autre.

Ainsi, une série de Nombres pourra être traduite en lettre, ce qui nous révélera les Noms de pouvoir qu’elle contient, son Verbe Vivant si utile dans les invocations ; et un mot, un Nom pourront inversement se résumer en une suite de Nombres qui révéleront les puissances tutélaires dont ils sont le verbe (vibration) manifesté. Bien qu’il serait trop long de développer les multiples applications de ce qui précède, je signale à toute fin utile, que la meilleure utilisation des lames du livre de Thoth, ne se fait pas, comme le font les tireurs de cartes, ou les diseuses de bonne aventure, en étalant celles-ci sur une table, mais dans la translation du verbe en Nombres et du rapport de ces Nombres entre eux et par paire (analogie des contraires). Pour en comprendre les interactions il suffit de savoir que le verbe qui se manifeste dans le monde successif, a sa correspondance en Nombres dans le monde du simultané de Éternel Moment Présent. L’interprétation des correspondances (similitudes) qu’il y a entre ce verbe et ces Nombres puissance, se fait par analogie des contraires dans le microcosme des manifestations hétérogènes afin de remonter à la source du Macrocosme de Éternel Moment Présent homogène. Chaque Nombre devant être relié à sa ou ses lames correspondantes ; lame qui réunit symboliquement les déclinaisons d’un Nombre puissance sur les plans Mental, Zodiacale, Planétaire. En partant d’un verbe, d’un nom, d’un mot, cela permet de pouvoir utiliser plusieurs fois une même lame dans un Nom, un mot une phrase afin d’obtenir un oracle d’une plus grande précision que celui que l’on obtient par le simple étalage des lames lors d’un tirage, avec la limite de ne pouvoir utiliser chaque lame qu’une seule fois dans ce tirage.

Le Nombre Zéro a pour lettre hébraïque le Thau, nom divin Thechinah (gratiosus ).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :

Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche chuintante. Les anciens Égyptiens, en le consacrant à Thoth dont ils lui donnaient le nom, le regardaient comme le symbole de l’âme universelle. Employé comme signe grammatical dans la langue hébraïque, il est celui de la sympathie et de la réciprocité. Quoiqu’il ne tienne point un rang particulier parmi les articles, il paraît néanmoins trop souvent à la tête des mots, pour qu’on ne doive pas soupçonner qu’il était employé en cette qualité dans l’un des dialecte égyptiens, où sans doute il représentait la relation Aleph-Thau. Son nombre arithmétique est 400.

Tarot du Sépher de moïse®,

Le Fou, nombre 0

  • © C.Le Moal 2006 - Déposé SGDL - Marque déposée.

Tarot de méditation : Respiration

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Respiration

La respiration est le véhicule de l'expérience spirituelle, le médiateur entre le corps et l'esprit. C'est la première étape vers la transformation du corps d'un état plus ou moins passif et inconscient à un véhicule ou outil d'un esprit parfaitement développé et éclairé.

Lama Govinda

Commentaires:
La respiration est une porte vers l'Ultime. Observez votre respiration chaque fois que vous vous rappelez, n'importe où, n'importe quand. Observez-la simplement. Voyez quand elle est tranquille, quand elle est chaotique, quand elle est profonde... nos différentes humeurs apportent différentes façons de respirer. Observez et vous serez étonné. Vous pourrez alors changer vos humeurs en changeant votre respiration.

Tarot de la transformation

La Carte La Signification
1 La première carte représente Vous et ce que vous apportez à la relation - ou l´enseignement que vous pouvez en tirer
2 La deuxième carte représente l´Autre personne et ce qu´il ou elle apporte à la relation
3 La troisième carte représente la dynamique de la relation - la qualité ou le goût de cette interaction entre vous deux
4 La quatrième et dernière carte représente la prise de conscience éclairée de cette relation - et contient la clé de son plus haut potentiel.

transf036GatesOfHell.jpg36. Les portes de l'enfer

La fierté du Samouraï
Le paradis et l'enfer ne sont pas des lieux géographiques, ils sont psychologiques, ils sont votre psychologie. Le paradis et l'enfer ne se situent pas à la fin de votre vie, ils sont ici et maintenant. A chaque instant la porte s'ouvre, à chaque instant vous hésitez entre paradis et enfer. C'est une question d'instant en instant, c'est une question d'urgence; d'un instant à l'autre vous pouvez passer de l'enfer au paradis et du paradis à l'enfer.
Le paradis et l'enfer sont en vous; leurs portes sont très proches l'une de l'autre; avec la main droite vous pouvez en ouvrir une et avec la main gauche vous pouvez en ouvrir une autre. D'un simple changement du mental, votre être est transformé et vous passez de l'enfer au paradis et du paradis à l'enfer. Chaque fois que vous agissez inconsciemment, sans vigilance, vous êtes en enfer; chaque fois que vous êtes alerte et agissez en pleine conscience, vous êtes au paradis.

Le maître zen Hakuin est l'un des rares joyaux de l'humanité. Un guerrier vint le voir; un samouraï, un grand soldat, il lui demanda: "Y a t'il un paradis ? Y a t'il un enfer ? Si le paradis et l'enfer existent où sont les portes ? Par où puis-je entrer ? Comment puis-je faire pour éviter l'enfer et choisir le paradis ?" C'est un guerrier simple, le guerrier est toujours simple, sinon il ne pourrait pas être un guerrier. Un guerrier ne connaît que deux choses; la vie et la mort. Il risque sa vie en permanence, il la met toujours en jeu; c'est un homme simple. Il n'était pas venu pour apprendre une quelconque doctrine, il voulait simplement savoir où se trouvaient les portes afin d'éviter l'enfer et entrer au paradis.
Hakuin répondit de la manière que seul un guerrier pouvait comprendre; que fit Hakuin, il dit: "Qui es-tu ?".
Le guerrier répondit: "Je suis un samouraï". Au Japon être un samouraï est une chose dont on est fier. Cela veut dire être un parfait guerrier, un homme qui n'hésite pas un seul instant à donner sa vie. Pour lui vie et mort ne sont qu'un jeu. "Je suis un samouraï, je suis un chef de samouraïs, même l'Empereur me respecte".
Hakuin se mit à rire et dit: "Toi un guerrier ? Tu as plutôt l'air d'un mendiant". L'orgueil du samouraï fut profondément blessé, son ego rabaissé. Oubliant pourquoi il était venu, il sortit son épée et était sur le point de tuer Hakuin. Il avait oublié qu'il était venu vers ce maître pour demander où se trouve la porte du paradis; pour demander où se trouve la porte de l'enfer.
Hakuin rit encore et lui dit: "Voilà la porte de l'enfer. Avec cette épée, cette colère, cet ego, là s'ouvre la porte". C'est le langage qu'un guerrier peut comprendre; immédiatement le samouraï comprit. Voilà la porte, il rengaina son épée... et Hakuin ajouta: "Là s'ouvre la porte du paradis".

Le paradis et l'enfer sont en vous, les deux portes sont en vous. Lorsque vous agissez inconsciemment, là est la porte de l'enfer; lorsque vous êtes alerte et conscient, là est la porte du paradis.
Qu'est-il arrivé à ce samouraï ? Était-il conscient lorsqu'il était sur le point de tuer Hakuin ? Était-il conscient de ce qu'il allait faire ? Était-il conscient des raisons qui l'avaient conduit là ? Toute conscience avait disparu. Lorsque l'ego prend le pouvoir vous ne pouvez plus être conscient. L'ego c'est la drogue, le poison qui vous rend complètement inconscient. Vous agissez, mais l'action vient de l'inconscient, non de votre conscience et chaque fois que vous agissez inconsciemment la porte de l'enfer est ouverte. Quoi que vous fassiez, si vous n'êtes pas conscient de ce que vous faites, la porte de l'enfer s'ouvre. Immédiatement le samouraï devint vigilant.
transf020Ego.jpg20. L'ego
La femme et le passage de la rivière
L'ego est un phénomène social; c'est la société, ce n'est pas vous. Mais il vous donne une fonction dans la société, une place dans la hiérarchie de la société et si vous restez satisfait avec cela, vous manquerez l'occasion de trouver votre être réel.
Avez-vous jamais remarqué que toutes les formes d'adversité nous viennent de l'ego ? Il ne peut pas vous rendre heureux; il peut seulement vous rendre malheureux. L'ego est l'enfer. Chaque fois que vous souffrez, essayez simplement d'observer, d'analyser et vous vous apercevrez que quelque part l'ego en est la cause.

Deux moines bouddhistes reviennent à leur monastère; ils arrivent à un gué. Le courant est très fort, c'est un endroit encaissé. Une jeune et belle fille attend là, elle attend que quelqu'un l'aide à traverser; elle a peur d'entrer seule dans l'eau. Un moine, le plus âgé bien sûr... parce que le plus âgé doit marcher devant... cela fait partie des jeux de l'ego; si vous êtes plus vieux vous devez marcher devant, les moines plus jeunes doivent marcher un peu en arrière.
Le moine plus âgé arrive le premier. La jeune fille lui demande: "Voudriez-vous m'aider, simplement me tenir la main ? J'ai peur, le courant est si fort et c'est peut être profond". Le vieil homme ferme les yeux, c'est ce que Bouddha avait dit aux moines; si vous voyez une femme et en particulier si elle est belle, fermez les yeux. Mais je suis surpris; vous devez d'abord l'avoir vue avant de fermer les yeux, autrement comment pourriez-vous déterminer si c'est une femme et si elle est belle ? Vous êtes déjà ému et ensuite vous fermez vos yeux !
Donc il ferme les yeux et entre dans le gué sans répondre à la femme. Alors arrive le deuxième moine, plus jeune. La fille a peur, mais il n'y a rien d'autre à faire; le soleil décline et il fera bientôt nuit… alors elle demande au jeune moine: "Voudriez-vous s'il vous plaît me tenir la main ? Le gué semble profond, le courant est fort et j'ai peur".
"C'est profond, je le sais" dit le moine "et simplement vous tenir la main ne suffira pas. Vous allez monter sur mes épaules et je vous porterai de l'autre côté".

Lorsqu'ils atteignirent le monastère le vieux moine dit au plus jeune: "Mon ami vous avez commis un péché et je vais rapporter que non seulement vous avez touché une femme, non seulement vous avez parlé avec elle, mais vous l'avez portée sur vos épaules ! Vous devriez être expulsé de la communauté; vous n'êtes pas digne d'être moine". Le jeune homme se mit simplement à rire et lui dit: "Bien que j'ai déposé cette fille il y a trois kilomètres, il semble que vous la portez toujours sur vos épaules. Trois kilomètres ont passé et ça vous tracasse toujours".
Qu'arrive t-il arrivé à ce vieux moine ? La fille était belle; il a laissé passer une chance. Il est fâché, il est jaloux' il est plein de désir sexuel, il est réellement dans une problématique. Le plus jeune est parfaitement clair. Il a fait traverser la fille et l'a laissée sur l'autre rive et c'est tout; c'est fini. Ne vous battez jamais contre l'avidité, l'ego, la colère, la jalousie, la haine; vous ne pouvez pas les tuer, vous ne pouvez pas les écraser, vous ne pouvez pas vous battre avec eux. Tout ce que vous pouvez faire est simplement d'être conscient de leur existence et dès l'instant où vous êtes conscient, ils disparaissent. Dans la lumière, l'obscurité disparaît, simplement.

transf053Play.jpg53. Le jeu

Le défi de Krishna à Arjuna

Votre mental joue en permanence et tout cela n'est qu'un rêve dans une pièce vide. Lorsque l'on médite, l'on doit considérer le mental comme un enfant jouant, gambadant, bondissant et débordant d'énergie; c'est tout. Les pensées sautent, gambadent, c'est juste un jeu, ne le prenez pas au sérieux.

Même si une mauvaise pensée est là, ne vous sentez pas coupable. Si c'est une pensée très noble, une très belle pensée - vous voulez servir l'humanité, transformer le monde et créer le paradis sur terre- n'en nourrissez pas trop votre ego, ne pensez pas que vous êtes devenu important; c'est seulement un mental qui gambade, parfois en haut, parfois en bas, il déborde d'énergie et prend toutes sortes de formes.

Vous devez appliquer la dimension du jeu à toute votre existence. Quoi que vous fassiez faites-le si totalement que le résultat n'ait pas d'importance. Le résultat viendra, il doit venir mais il n'est pas présent à l'esprit. Vous jouez, vous vous faites plaisir.

C'est ce que veut dire Krishna; pendant la Mahabharata, la grande guerre rapportée par la Gîta - lorsqu'il dit à son disciple Arjuna de laisser le futur entre les mains du Divin: "Le résultat de vos actes est entre les mains du Divin, faites seulement. Ce simplement faire devient un jeu". C'est ce qu'Arjuna a du mal à comprendre, car dit-il, si c'est juste un jeu, alors pourquoi tuer, pourquoi combattre ? Mais la vie entière de Krishna n'est qu'un jeu; vous ne trouverez nulle part quelqu'un d'aussi peu sérieux. Toute sa vie est un jeu, un amusement, une pièce de théâtre. Il aime tout, mais sans le prendre au sérieux. Il l'aime intensément mais sans s'inquiéter du résultat, ce n'est pas le résultat qui est essentiel.

C'est difficile pour Arjuna de comprendre Krishna parce qu'Arjuna calcule, il pense en terme de résultat final. Il dit au début de la Gîta: "Tout cela semble absurde. Des deux côtés se tiennent mes amis et mes parents, prêts à se battre. Quel que soit le vainqueur ce sera une grande perte car ma famille, mes proches, mes amis auront disparu. Même si je gagne ça n'en vaudra pas la peine, car à qui vais-je montrer ma victoire ? Les victoires ont un sens lorsque les parents, la famille, les amis s'en réjouissent. Mais ils ne seront plus là, la victoire aura lieu au milieu des cadavres. Qui l'appréciera ? Qui dira: Arjuna tu as réalisé une action d'éclat ? Aussi que je sois victorieux ou battu tout cela semble absurde, tout cela n'a pas de sens". Il veut renoncer, il est tout à fait sérieux et quiconque calcule sera tout aussi sérieux.

Le texte de la Gîta est unique. La guerre est la chose la plus sérieuse. L'on ne peut pas être ludique avec cela car des vies sont en jeu, des milliers de vies sont en jeu. Ne pensez pas comment cela se terminera, soyez seulement dans l'ici et maintenant. Krishna insiste, même là vous devez être joueur; vous êtes juste un guerrier qui joue. Ne vous inquiétez pas du résultat car le résultat est entre les mains du Divin.

Et le problème n'est pas que le résultat soit ou non entre les mains du Divin mais qu'il ne doit pas être entre vos mains, vous ne devez pas le portez. Si vous le portez votre vie ne peut pas devenir méditative.

transf040Wholeness.jpg40. Le Tout

"Une aiguille ordinaire fera l'affaire..."

Aucun homme n'est une île, nous faisons tous partie d'un vaste continent. Il y a de la diversité mais cela ne nous sépare pas; la diversité enrichit la vie. Une part de nous est dans l'Himalaya, une part de nous est dans les étoiles, une part de nous est dans les roses. Une part de nous est dans le vol de l'oiseau, une part de nous est dans le vert des arbres.

Nous sommes répandus partout. Ressentir cela comme une réalité transformera toute votre approche de la vie, transformera chacun de vos actes, transformera votre être profond.

Une histoire de la vie du grand mystique soufi Farid raconte un roi vint le voir. Il lui avait apporté un présent, une belle paire de ciseaux en or incrustée de diamants, très précieuse, très rare. Il toucha les pieds de Farid et lui offrit les ciseaux. Farid les prit, les regarda, les rendit au roi et lui dit: "Sire, mille mercis pour le présent que vous m'avez apporté, il est très beau mais totalement inutile pour moi. Il serait préférable que vous me donniez une aiguille. Je n'ai pas besoin de ciseaux, une aiguille ordinaire fera l'affaire".

"Je ne comprends pas" répondit le roi, "si vous avez besoin d'une aiguille vous avez aussi besoin de ciseaux".

Farid dit: "Je parle par métaphore. Je n'ai pas besoin de ciseaux car les ciseaux séparent les choses, j'ai besoin d'une aiguille car l'aiguille rassemble les choses. J'enseigne l'amour. Tout mon enseignement est basé sur l'amour; réunir, apprendre aux êtres la communion. J'ai besoin d'une aiguille pour rassembler les gens. Les ciseaux sont inutiles; ils coupent, ils séparent. La prochaine fois que vous viendrez, une aiguille ordinaire suffira".

La logique est comme une paire de ciseaux, elle coupe, elle divise les choses. Le mental est une sorte de prisme; un rayon de lumière blanche le traverse et il se divise immédiatement en sept couleurs. Tout ce qui passe à travers le mental se dédouble. La vie et la mort ne sont pas la vie-et-la mort, la réalité c'est viemort. Ce devrait être un seul mot, pas deux, sans même un trait d'union. Viemort est un phénomène, amourhaine également. Obscuritélumière est un phénomène, négatifpositif est un phénomène, mais lorsque ce phénomène unique passe par le mental, le un est immédiatement divisé en deux. Viemort devient vie et mort; pas seulement divisé, mais la mort devient le contraire de la vie. Ce sont des ennemis. Vous pouvez maintenant essayer de les faire se rencontrer, ils ne se rencontreront jamais.

Kipling a raison; "L'orient est l'orient et l'occident est l'occident et ils resteront à jamais inconciliables". Logiquement c'est vrai, comment l'orient pourrait-il rencontrer l'occident ? Comment l'occident pourrait-il rencontrer l'orient ? Mais sur le plan existentiel c'est une absurdité, ils se rencontrent partout.

Par exemple vous êtes assis en Inde; est-ce l'orient ou l'occident ? Si vous comparez avec Londres c'est l'orient, mais si vous comparez avec Tokyo c'est l'occident. C'est quoi exactement, l'orient ou l'occident ? L'orient et l'occident se rencontrent en chaque point et Kipling dit: "Ils resteront à jamais inconciliables".

Le deux est partout réuni. Il n'existe aucun point où l'orient et l'occident ne se rencontrent pas et aucun homme pour qui cet orient et cet occident ne se rencontrent pas. Il ne peut en être autrement; ils doivent se rencontrer; c'est une seule réalité, un seul ciel.

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