Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/08/2011

L'expérience intérieure

Creations_of_Enz_by_Enzart.jpg"Ce que je cherche en fin de compte, c’est l’expérience intérieure qui a guidé Jung toute sa vie. C’est de comprendre les épreuves qu’il a dû affronter, les ténèbres de feu qu’il a dû traverser, le pouvoir de la mort qu’il n’a cessé de côtoyer. Bref, d’entrer dans les tourments d’une âme si angoissée de comprendre le monde qu’elle ne s’est jamais reposée dans les clairières que pourtant elle découvrait à mesure, ou dans les lueurs d’aube tremblantes qui surgissaient quelquefois au sortir des nuits noires qu’il avait fallu regarder sans cligner les paupières.

[...] L’expérience intérieure : une terrible expression !

Et tous ceux qui en parlent (qui en parlent !), savent-ils à quel point il y faut un courage, et bien plus qu’un courage, une témérité de tout l’être pour s’avancer au désert où menacent la foudre, la folie et la mort ?"

Michel Cazenave, Jung, l’expérience intérieure, 
éditions du Rocher, 1997.

 

(Source : merelle.net)

 

Soi

be yourself.pngConcept limite qui rend compte de l’existence paradoxale et problématique – à côté du moi et en opposition à celui-ci – d’un centre archétypique de la personnalité totale, consciente et inconsciente. Transcendant par rapport à la conscience, le soi n’est pas entièrement saisissable et « ne peut être décrit qu’en termes d’antinomies » ; il « représente par définition une unification virtuelle de tous les opposés » : conscient /inconscient, matière/esprit, masculin/féminin, bien/mal … Il est « à la fois la quintessence de l’individu et une entité collective » (objective et présente en chaque homme).

En se confrontant au soi, à travers les symboles spontanés qui l’expriment, le moi en fait une expérience intime et tragique, car elle « représente une défaite de l’ego ». « Ce qui semblait auparavant être ‘moi’ est recueilli dans quelque chose de plus vaste qui ‘me’ dépasse et ‘me’ domine de toutes parts ». Le soi, en effet, « s’étend de tous côtés par-dessus la personnalité égotique ». L’union des opposés qui est dans sa nature et qu’il pousse à réaliser « place le moi devant des problèmes qu’il préfèrerait de beaucoup éluder ». En premier lieu, celui de l’ombre antagoniste, le plus souvent projetée sur autrui et qui se révèle être, lorsque cesse la projection et que le sujet reconnaît sa propre culpabilité, une partie intégrante du soi. Puis celui de l’opposé sexuel : animus de la femme et anima de l’homme, qui ne peut être intégré par le sujet – qui fait alors l’expérience d’un soi composite, masculin et féminin – que lorsque cesse la projection inconsciente sur le partenaire de l’autre sexe. En ce sens, c’est bien la Selbstwerdung, l’advenir ou la réalisation du soi, et le rapprochement des contraires qu’elle implique, qui permet ou facilite le retrait des projections. C’est par ce retrait – qualifié d’« effet thérapeutique par excellence » - que le moi peut reconnaître le soi comme le « véritable axe de croissance » du psychisme, le percevoir comme son origine et son but, et s’ouvrir à la complexité (par la mise en tension consciente des opposés) et à l’altérité (par la prise en compte de l’autre, dans la réalité extérieure et intérieure). Pour Jung, « devenir conscient » signifie « devenir entier ». Le soi objectif ne prend tout son sens que dans l’accomplissement du moi sujet.

Le vocabulaire de Carl Gustav Jung, ouvrage coordonné par Aimé Aignel, pp 82 – 83, éditions ellipses

 

L'expérience du Soi 

Caché au plus profond de l’inconscient, cœur du mandala intérieur, le Soi est porteur du projet de vie, porteur de ce qui relève du plus intime et de l’essentiel… C’est là ! … C’est au centre et ça irradie, … partout ! … Ça organise le monde tout autour de moi, et cela d’autant plus que je suis engagé dans l’aventure intérieure de l’individuation. Le Soi, c’est le maître de la transformation. Mais aussi, du fait qu’il est essence de la totalité, il est à la fois ombre et lumière.

Établir le dialogue entre le Moi et le Soi, et puis le nourrir pour l’entretenir est chose importante – importante, mais pas facile – car les deux protagonistes s’opposent par bien des points. Leurs relations sont empreintes d’enjeux de pouvoir, et, en même temps, l’un ne peut pas aller sans l’autre. Il y a une double dépendance. Très souvent, l’individuation se fait sur le mode du conflit, conflit mis en scène par le Soi lui-même, conflit qui déchire – qui écartèle devrais-je dire – véritable Passion !

Le Moi, de son côté, doit retrouver le sens de l’intériorité, il doit nourrir notre vie intérieure et prendre l’habitude d’aller s’abreuver à sa source, … là, tout au fond. Le chemin qui y conduit est un chemin de vérité – de vérité et d’authenticité – un chemin qui passe par le cœur. Un rêve récent vient de me rappeler que plus le Moi boit de l’eau à sa source, plus celle-ci se bonifie, et inversement, moins il en boit, plus l’eau se dégrade.

Et, … progressivement, … ce qui vient, c’est qu’on découvre que, bien plus qu’un concept limite, le Soi est une expérience, une expérience très sensible, une expérience empreinte de numinosité. Ainsi va l’aventure, et … finalement … une marche en avant se produit.

(Source : merelle.net)

 

18/09/2009

Vue du ciel

fureur-zambeze-473938.jpgLes chutes Victoria, entre Zambie et Zimbabwe, prises depuis un hélicoptère. © Jean-Paul Le Cocq

10/09/2007

L'échec amoureux, la rupture

5ab4edb3f9e9e97b2682a9be1ff68351.jpgLu dans le Glamour de ce mois-ci ces deux témoignages, ainsi que le commentaire très pertinent de la psychanalyste Isabel Korolitski.

- Valérie, 36 ans : "J'ai vécu une série d'accumulation d'échecs amoureux. Je suis devenue blasée, partant du principe que le schéma était toujours le même et que j'en avais marre de me prendre des murs dans la tête. Tout est parti d'une relation qui m'a fait énormément souffrir (...) avec cet homme-là, j'avais laissé tomber mes défenses, je n'avais pas envie de me protéger (...) j'ai voulu y croire. Après cette histoire, je me suis repliée sur moi, j'ai commencé à fuir les hommes. (...) J'ai réalisé grâce à (ma psy) que ce qui s'est passé avec cet homme-là, au-delà d'une période de deuil normal, m'avait permis de me draper dans un rôle de victime. (Elle) m'a fait comprendre que c'était (...) une façon de me protéger de la souffrance de nouvelles rencontres. Elle m'a aussi permis de voir que j'avais une vision du couple et de l'amour scintillante comme au cinéma. D'où mes échecs. Les hommes qui m'attirent ont (...) changé : ils sont moins autodestructeurs, plus respectueux envers moi."

Commentaire de la psy : "On voit beaucoup de jeunes femmes, plutôt élevées comme des hommes, qui sont pour leur mère à la fois des objets phalliques, leur soutien, leur enfant joyeux. Elles ont souvent fait de grandes études, et ont une belle carrière. Elles se disent "tout va bien dans ma vie...sauf ma vie amoureuse". Elles ne savent pas ce que c'est d'être une femme, de donner de la place à un homme, de laisse vivre une partie de soi. Elles sont en rivalité avec les hommes, et inconsciemment, ne les autorisent pas à venir à elles. Parfois, ce sont aussi des femmes attristées par la vie de leur mère (qui s'est "sacrifiée pour ses enfants") comme s'il fallait la sauver, vivre la vie qu'elle aurait rêvé avoir. Elles ne cherchent pas un homme, elles cherchent avant tout un gendre idéal pour leur mère. (...) Ces femmes-là sont si vivantes qu'elles attirent des gens qui ne vont pas supporter leur vie, qui vont avoir envie de la casser."

- Mona, 33 ans : "A 22 ans, j'ai eu une grande histoire d'amour avec un homme. C'était fort et intense entre nous. On est partis en vacances ensemble dans la maison de mes parents, c'était la première fois qu'on faisait quelque chose d'un peu officiel, il m'a dit "je t'aime" pour la première fois. Deux jours après notre retour, il m'a quittée. Ca m'a brisée. Et durablement abîmé ma confiance dans les hommes. A partir de là, j'ai accumulé les aventures (...) d'un soir. Parallèlement, je me suis réfugiée dans le plaisir de manger. Je ne suis pas devenue boulimique, loin de là, mais c'est vrai que j'ai compensé mon manque d'affection par la bouffe. J'ai pris une dizaine de kilos, et ça n'a pas arrangé mon problème de confiance en moi. J'ai (repris confiance en moi) en reprenant possession de mon corps. J'ai perdu 7 kg, et depuis, j'ai une meilleure perception de moi."

Commentaire de la psy : "Mona a vécu une rupture de l'ordre de l'accident. Ca l'a replongée dans un état d'angoisse, de perte et d'abandon très archaïque. Pour guérir, on a tendance à (se mettre dans des situations permettant de "revivre" plusieurs fois la perte. Quant à la prise de poids, ce sont des kilos de deuil, pas des kilos de vie. On s'enrobe souvent pour se protéger. Pouvoir se remettre au régime, c'est refaire de la place pour la rencontre, et non pas (...) coller à un standard (car on peut plaire avec 10 kg de trop).