13/11/2008
La roue de fortune
Le Nombre Dix, la Roue de Fortune dans le livre de Thoth, est aussi le signe de notre Zodiaque sacré d’Ired/Taureau, deuxième signe de Terre, son apogée, le cinquième dans le cercle astral. Le Nombre Dix occupe la première position du quatrième ternaire (10-11-12), qui lui-même est le premier d’une nouvelle décade, ce qui en fait une déclinaison de la Providence. Ce quatrième ternaire est à mettre en relation avec le Nombre quatre de la matérialisation des principes. Si nous classons chaque Nombre par ternaire (Providence, Conscience, Destin), il convient de ranger chaque ternaire selon ce principe universel. Nous avons donc au niveau des Nombres (Puissances) Principes (de 1 à 9) un ternaire sous influence de la Providence (1-2-3), un ternaire sous influence de la Conscience (4-5-6) et un ternaire sous influence du Destin (7-8-9). Des Nombres Principes, nous passerons à une déclinaison plus densifiée dans la cristallisation de la Lumière avec un nouveau ternaire qui ne sera plus fait de Puissances pures, mais de Puissances combinées, un autre plan de la création. Ce ternaire (10-11-12) d’une nouvelle série de trois, repassant sous l’influence de la Providence, le premier Nombre de ce ternaire étant lui aussi sous l’influence de la Providence, il en concentre donc toute la puissance. Le Nombre Dix est le Un suivi du Zéro, une concentration des Neuf premiers Nombres déclinés sur un plan différent, une octave inférieure. Sa réduction Théosophique nous ramène à la Puissance source qui le gouverne et qui est le Nombre Un. Voilà pourquoi le Nombre Dix est considéré comme le fils du Nombre Un. La caractéristique de ce Nombre Dix est définie par le signe du Zodiaque sacré auquel il se rattache (voir chapitre V), il est aussi le deuxième signe de Terre dont Seth/Vierge est le premier (le début) signe qui se trouve attaché au Nombre Cinq, la quintessence. L’addition théosophique de tous les Nombres jusqu’à Dix donne 55, une double quintessence, et la réduction théosophique de ce total donne Dix, ce qui, compte tenu de ce qui précède, révèle une précision métaphysique extrêmement rigoureuse.
Cette Roue karmique, qui est la figure hiéroglyphique de la lame du livre de Thoth, symbolise admirablement la mise en mouvement des Nombres de notre Ennéade dans les cycles de la sphère temporelle de perfectibilité et dont ceux de l’involution et de l’évolution constituent l’archétype. Le Nombre Dix n’est pas le Début de cette Roue, mais la moitié du parcours, si nous considérons légitimement que notre Zéro n’est pas la vingt deuxième Lame, mais celle qui se situe avant le Un, le Nombre Dix est donc la moitié du cercle soit du Zodiaque sacré et planétaire ascendant, soit du zodiaque profane et planétaire descendant. L’association du Nombre Un et du Zéro, implique une action conjointe de l’ordre et du chaos, du pouvoir créateur sur l’incréé, de l’invisible sur le visible, ce qui se traduira par la complémentarité de l’exotérisme et de l’ésotérisme. Cette Roue polarisée par l’énergie sexuelle de la dualité qui en assure le mouvement (force génésique du signe d’Ired/Taureau), sera celle des réincarnations successives de l’âme-de-vie, jusqu’à son terme libérateur. Dans l’ancienne Égypte le symbolisme des cycles était figuré par l’Ouroboros ce serpent qui forme un cercle et se mord la queue. Et nous savons que le Sphinx qui domine la Roue de Fortune, dans la représentation hiéroglyphique de la lame du livre de Thoth, pour en faire respecter les règles, est notre gardien le Chérubin du verset 24, chapitre III, tome 1 ; c’est aussi le symbole de la synthèse de l’animalité sublimée des quatre éléments (Nombre Quatre dont l’addition théosophique nous donne le Nombre Dix, la fameuse Tétractys) par la maîtrise et la domination de leurs forces (vertus) à laquelle doit parvenir l’âme-de-vie. Le Sphinx est au-dessus du cercle que forme la Roue des manifestations, le centre animateur du mouvement de cette roue étant la Volonté (Conscience) qui se manifeste et de laquelle émanent les énergies des Neuf premiers Nombres ; faculté volitive qui n’est pas encore parvenue à maîtriser les éléments et les puissances. Cette roue nous la retrouvons dans le Tao-Tô-King :
Les rayons de la roue convergent au moyeu. Ils convergent vers le vide. Et c’est grâce à lui que le char avance. Un vase est fait d’argile mais c’est son vide qui le rend propre à sa tâche. Une demeure est faite de murs percés de portes et de fenêtres, mais c’est leur vide >qui la rend habitable. Ainsi, l’homme construit des objets, mais c’est le vide qui leur donne sens. C’est ce qui manque qui donne la raison d’être.
Le Nombre Dix a pour lettre hébraïque Yod, nom divin Iah ( Deus) ici finit le monde angélique.
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère est le symbole de toute puissance manifestée. Il représente la main de l’homme, son doigt indicateur. Employé comme signe grammatical, il est celui de la manifestation potentielle, de la durée intellectuelle et de l’éternité. Caractère remarquable dans sa nature vocale, il perd la plus grande partie de ses facultés en passant à l’état de consonne, où il ne peint plus qu’une durée matérielle, une réfraction, une sorte de lien comme Zaïne, ou de mouvement comme Shin. Platon donnait une attention particulière à cette voyelle, qu’il considérait comme affectée au sexe féminin, et désignant par conséquent tout ce qui est tendre et délicat. Les grammatistes hébraïsants qui rangent ce caractère parmi les héémanthes, lui attribuent la propriété d’exprimer au commencement des mots la durée et la force ; mais ce n’est qu’un résultat de sa puissance comme signe. J’ai montré dans ma Grammaire ; quel usage le génie idiomatique de la Langue hébraïque faisait de la voyelle-mère Yod, dans la composition des verbes radicaux-composés, en qualité d’adjonction initiale. Son nombre arithmétique est 10.
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La Roue de Fortune, nombre 10
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L'ermite
Le Nombre Neuf, l’Ermite dans le livre de Thoth, et aussi la Prudence Vertu cardinale. Dans l’Ennéade Héliopolitaine c’est Nephty, le principe de perfectibilité. Sur le plan astral ce Nombre est sous le signe de Mahollâel/Gémeaux premier signe d’Air et quatrième de notre Zodiaque sacré. C’est aussi, comme nous l’avons vu dans ce chapitre, le fils de Seth/Vierge, que nous retrouverons dans sa manifestation de Nôah/Capricorne le repos de la nature : l’Initié, ce qui correspond parfaitement au principe de perfectibilité que représente la déesse Nephty soeur d’Isis, épouse de Seth et mère d’Anubis, qu’elle conçut avec Osiris. Dans sa représentation hiéroglyphique dans les lames du livre de Thoth, le sage tient la lampe de la raison éclairée par la Foi (la vraie Connaissance), il est enveloppé dans son manteau d’humilité, vertu sans laquelle il n’est pas de grandeur possible et s’appuie sur le bâton du Pouvoir, le fameux sceptre que reçut l’Adam du 6ème jour. Le signe des Gémeaux lui donne la double appartenance, celle d’être du monde adamique de la sphère mortelle, et celle d’appartenir par l’essence divine de son âme-de-vie au monde immortel et angélique auquel le ramène le développement de ses facultés spirituelles qui l’élève à la supraconscience, celle qui lui permettra en Nôah/Capricorne de renouer avec le souffle (Verbe Vivant) de Lui-les-Dieux. Le Nombre Neuf était dans l’ancienne Égypte un Nombre particulièrement divin car c’était celui qui représentait l’Énnéade des origines à savoir : Atoum, Amon-Râ, Shou, Tefnout, Geb, Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephty. C’est aussi par ce Nombre Neuf que notre Ennéade des Puissances se termine ; Hermès fait de ce Nombre Neuf celui de l’initiation et des reflets divins dont il exprime la toute puissance abstraite. Nôah est la fin des Neufs manifestations directes des Lumières de la Divine Providence, les Nombres qui suivront seront des déclinaisons et des combinaisons de ces Nombres des Puissances originelles (Ennéade) auxquels ils se rapporteront par réduction théosophique. Aucun de ces Nombres principes ne peut se concevoir de façon isolée, chacun se manifeste en ayant en lui la signature des autres. Ce Nombre Neuf est le troisième, de notre troisième ternaire (7-8-9), il est donc l’expression la plus forte du Destin. Si nous faisons l’addition théosophique des Neufs premiers Nombres : 1+2+3+4+5+6+7+8+9 nous obtenons un total de 45 qui correspond au total que font les lettres hébraïques qui composent le nom d’Adam et qui par réduction théosophique (4+5) nous ramène à Neuf, Nôah, l’initié... Eliphas Levi, au sujet du nombre neuf écrivait dans l’ouvrage déjà cité :
Les actes humains ne s’écrivent pas seulement dans la lumière astrale, ils laissent aussi leurs traces sur le visage, ils modifient le port et la démarche, ils changent l’accent de la voix.
Chaque homme porte donc avec lui l’histoire de sa vie, lisible pour l’initié. Or, l’avenir est toujours la conséquence du passé, et les circonstances inattendues ne changent presque rien aux résultats rationnellement attendus.
On peut donc prédire à chaque homme sa destinée. On peut juger de toute une existence sur un seul mouvement ; une seule gaucherie présage une série de malheurs. César a été assasiné parce qu’il rougissait d’être chauve ; Napoléon est mort à Sainte-Hélène parce qu’il aimait les poésies d’Ossian : Louis-Philippe devait quitter le trône comme il l’a quitté parce qu’il avait un parapluie. Ce sont là des paradoxes pour le vulgaire, qui ne saisit pas les relations occultes des choses ; mais ce sont des raisons pour l’initié, qui comprend tout et qui ne s’étonne de rien.
L’initiation préserve des fausses lumières du mysticisme ; elle donne à la raison humaine sa valeur relative et son infaillibilité proportionnelle, en la rattachant à la raison suprême par la chaîne des analogies.
L’initié n’a donc ni espérance douteuse, ni craintes absurdes, parce qu’il n’a pas de croyances déraisonnables ; il sait ce qu’il peut et il ne lui coûte rien d’oser. Aussi, pour lui, oser c’est pouvoir.
Le Tao-Tô-King quant à lui dit :
Le Sage n’a pas de conscience propre, il est la conscience de l’univers. Il est bon avec le juste, mais bon aussi avec celui qui ne l’est pas, car la plus grande vertu est la bonté. Il est loyal avec le fidèle, loyal aussi avec celui qui ne l’est pas, car la plus grande vertu est la loyauté. Le Sage est humble et modeste aux yeux du plus grand nombre. Il paraît faible et désarmé. Mais le peuple retient son souffle et se fait attentif devant cet homme semblable à un petit enfant. Car son coeur peut contenir le monde entier.
Le Nombre Neuf a pour lettre hébraïque Teth, nom divin Tehor (Mundus purus).
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche dentale. Comme image symbolique, il représente l’asile de l’homme ; le toit qu’il élève pour le protéger ; son bouclier. Comme signe grammatical, il est celui de la résistance et de la protection. Il sert de lien entre Daleth et Thau, dont il partage les propriétés, mais dans un degré inférieur. Son nombre arithmétique est 9.
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L’Ermite, nombre 9
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La justice
Le Nombre Huit, est la Justice dans le livre de Thoth. Dans l’Ennéade Héliopolitaine Seth. Jupiter sur le plan planétaire, est le principe de l’équilibre des Puissances précédentes. C’est une vertu cardinale qui implique, comme j’ai eu souvent à l’expliquer, un très haut niveau de discernement et donc de connaissance pour être correctement pratiqué. Dans ce troisième ternaire (7-8-9), celui du Destin, le Nombre Huit occupe la deuxième position ce qui en fait une déclinaison de la Conscience, et qui pourrait contester que la Justice est la plus haute expression de cette Conscience... Nous retrouvons dans ce Nombre Huit, l’essentiel de la fameuse loi de Maât : Juste de pensée, juste de parole, juste d’action et trop de Maât n’est plus Maât . Nous voici à l’une des plus difficiles épreuves de la conduite du Chariot, car le dosage des forces et des puissances, pour être juste, requiert une subtilité et une maîtrise sans faille. Se faire une pensée plus ou moins juste d’une chose, condamne à n’en parler que superficiellement ou de façon erronée, et l’action que la volonté instruira, sera en rapport de ces insuffisances. L’activation du Verbe Vivant, comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, implique une Pensée Juste en Vertus... Le mot Vertus étant au pluriel. Eliphas Lévi écrivait dans son ouvrage Dogme et rituel de la haute magie, à propos du Nombre Huit :
Les pensées qui ne se traduisent pas en paroles sont des pensées perdues pour l’humanité ; les paroles qui ne sont pas confirmées par des actes sont des paroles oiseuses, et il n’y a pas loin de la parole oiseuse au mensonge.
C’est la pensée, formulée par des paroles et confirmée par des actes qui constitue la bonne oeuvre ou le crime. Donc, soit en vice, soit en vertu, il n’y a pas de parole dont on ne soit responsable ; il n’y a surtout pas d’actes indifférents. Les malédictions et les bénédictions ont toujours leur effet, et toute action, quelle qu’elle soit, lorsqu’elle est inspirée par l’amour ou par la haine, produit des effets analogues à son motif, à sa portée et à sa direction.
La maîtrise du Nombre Huit est donc une épreuve redoutable, elle implique discernement, connaissance, libre arbitre, volonté, responsabilité, intelligence et sagesse ; et il n’est pas besoin d’espérer pouvoir s’accommoder avec les lois de la Providence, Jupiter implacablement vieille, rappelant que les choses ne sont pas justes parce qu’elles sont bonnes, mais bonnes parce qu’elles sont juste. Le Nombre Huit rappelle que la liberté ne consiste pas à pouvoir faire n’importe quoi, ce qui serait un retour rapide au Chaos et à la disparition même de la liberté, mais que la Création basée sur la Vérité Absolue, est forcément ordre équilibre et harmonie, dans les grandes choses (Macrocosme) comme dans les petites (microcosme) ; et s’il est Universellement admis que les grandes choses de la création sont soumises à la Justice, en général la nature humaine se garde d’en faire la correspondance dans les petites choses de son quotidien... Comme le dit l’adage : le diable se cache dans les détails . La sentence de la Tablette de Thoth : Connaître les Lois c’est être libre , nous indique que Justice est aussi liberté. Le verset Huit du Tao-Tô-King me paraît illustrer parfaitement ce Nombre Huit :
La grande perfection est comme l’eau. Comme elle, elle dispense ses bienfaits aux dix mille êtres et ignore les luttes. Comme elle, elle se détourne des obstacles et les évite, descend vers la vallée et demeure là où les hommes ne peuvent pas habiter. C’est pourquoi elle est proche du Tao. Dans tout et pour tout, la perfection commande l’humilité. Elle demande au coeur d’être profond comme un puits. Dans les rapports avec les autres elle réclame des trésors de patience. De la parole, elle attend la vérité. Quand il faut gouverner, elle impose la loyauté et l’ordre. Quand il faut agir elle exige la compétence. Elle s’exerce au moment opportun et ne lutte jamais. Ainsi, elle ne peut s’égarer.
Le Nombre Huit a pour lettre hébraïque Heth, nom divin Chased (miséricorde).
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère peut être considéré sous le double rapport de voyelle ou de consonne. En qualité de son vocal, il est le symbole de l’existence élémentaire ; et représente le principe de l’aspiration vitale : en qualité de consonne il appartient à la touche gutturale, et représente le champ de l’homme, son travail, ce qui demande de sa part un effort, un soin, une fatigue. Comme signe grammatical, il tient un rang intermédiaire entre Heth, la vie, l’existence absolue, et Beth, la vie, l’existence relative et assimilée. Il offre ainsi l’image d’une sorte d’équilibre et d’égalité, et s’attache aux idées d’effort, de travail, et d’action normale et législative. Son nombre arithmétique est 8.
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La Justice, nombre 8
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Le chariot
Le Nombre Sept, le Chariot dans le livre de Thoth, le principe de l’expansion de toute chose par le mouvement dans le temps et l’espace. Dans l’Ennéade Héliopolitaine c’est Isis. Dans le Zodiaque sacré c’est le troisième signe : Kanaîn/Cancer. Le Sept est premier Nombre du troisième ternaire (7-8-9), celui sous domination du Nombre Trois de notre Ternaire Divin : le Destin, ce qui est en parfaite correspondance avec sa troisième position dans le Zodiaque sacré. Mais en tant que premier Nombre de ce troisième ternaire il est l’expression de la Providence ce que confirme l’addition et la réduction théosophiques des Sept premiers Nombres ( 28 ou 2+8 = 10 le 1). Ce Nombre est celui de la gamme des couleurs de base du spectre lumineux, ou celui des sept tonalités d’une octave. C’est l’addition du Ternaire Divin et de son incubation au travers du quaternaire (3+4), ce qui nous donnera la prolifération autant-que-possible, conforme au signe astral qui lui est rattaché : Kanaîn/Cancer. C’est encore les sept vertus cardinales et théologales que symbolisent les sept planètes du système solaire (chapitre IV), vertus qui sont expliquées dans ce chapitre par la Chrysopée du Seigneur de Raymond Lulle. Ce Nombre Sept étant l’expression des six premiers Nombres, il renferme en lui leurs signatures, dont les multiples combinaisons trouveront un champ du possible pour se manifester. Si le Nombre Cinq est le premier signe de Terre, le Nombre Six le premier signe de Feu, le Nombre Sept est le premier signe d’Eau ; en tant que troisième signe de notre Zodiaque sacré, il est en étroite relation avec le Nombre Trois le Destin et ses lois de causalité de la sphère temporelle. Le char du Triomphe qui caractérise le hiéroglyphe de cette lame dans le livre de Thoth, indique qu’il échappera aux lois de causalité du Destin si le conducteur (le Nombre Six) parvient constamment à dominer les deux sphinx de polarités magnétiques différentes du grand agent plastique de la force sexuelle que sont Jakin et Boas. Pour diriger par sa volonté et son autorité ce chariot, qui ne fera de son conducteur le triomphateur que s’il est l’expression volontaire de la maîtrise des Puissances sexuelles qui fournissent l’énergie à son mouvement, mais aussi des Six Puissances qui ont leurs signatures dans ce Nombre Sept. Les épreuves (parcours) que devra traverser le conducteur de ce chariot seront celles qui parsèmeront son avancée vers son évolution ; ces épreuves ne sont pas localisées à ce Nombre Sept, elles commencent chaque fois que la volonté manifeste son expression. Le conducteur de cette volonté (la Conscience) devant être capable de tenir fermement les rênes qui le font souverain de sa ou ses décisions et de sa conduite, et qui ne resteront jamais sans produire des réactions négatives, antagonistes ou positives selon qu’il est mégalomane ou humble, ignorant ou non. Les premières épreuves qui découleront de l’expression de la faculté volitive se manifesteront par des tentations (faiblesse, vanité, émotivité, désirs, passions, etc...) que devra maîtriser le conducteur du char pour espérer parvenir au triomphe. Eliphas Lévi écrivait concernant ce Nombre Sept, dans l’ouvrage précité :
La vertu du septénaire est absolue en magie, car le nombre est décisif en toutes choses ; aussi toutes les religions l’ont-elles consacrée dans leurs rites. La septième année chez les Juifs était jubilaire : le septième jour est consacré au repos et à la prière : il y a sept sacrements, etc.
Les sept couleurs du prisme, les sept notes de la musique, correspondent aussi aux sept planètes des anciens, c’est-à-dire aux sept cordes de la lyre humaine. Le ciel spirituel n’a jamais changé, et l’astrologie est restée plus invariable que l’astronomie. Les sept planètes, en effet, ne sont autre chose que les symboles hiéroglyphiques du clavier de nos affections. Faire des talismans du Soleil, de la Lune ou de Saturne, c’est attacher magnétiquement sa volonté à des signes qui correspondent aux principales puissances de l’âme ; consacrer quelque chose à Vénus ou à Mercure, c’est magnétiser cette chose dans une intention directe, soit de plaisir, soit de science ou de profit. Les métaux, les animaux, les plantes et les parfums analogues, sont en cela nos auxiliaires.
Chaque Nombre ayant une réalité en involution comme en évolution, à l’inverse du char du Triomphe, si le conducteur (la faculté volitive) n’est pas maître des ces Puissances, ce ne sera pas en triomphateur qu’il le dirigera mais en mégalomane vers un déluge certain qui finira par l’engloutir. Nous avons dans ce chapitre VI, juste avant que n’intervienne le déluge, l’illustration d’une conduite de ce Chariot de la volonté dans des conditions d’expansion désastreuse comme l’indique le verset 13, celui correspondant à la lame de la Mort dans le livre de Thoth :
Car-elle-s’est-comblée, la-terre, d’une-ardeur-dépravante, par-la-face-entière : et-voici-moi laissant-dégrader (avilir, détruire) entièrement l’ipséité-terrestre.
Dans l’ancienne Égypte la septième Puissance était Sechat-Sefekht, divinité qui cristallisait dans la Nature les signatures des Six premières Puissances. Sechat-Sefekht était le Neter de l’écriture et de tout ce qui s’inscrit et se signe dans la Nature. Les égyptiens lui donnaient une forme féminine, portant sur la tête une étoile à sept branches, c’était la représentation de l’accumulation du patrimoine karmique de chaque âme-de-vie et de sa Monade/conscience. Les sentences suivantes du Tao-Tô-King me paraissent définir subtilement l’essence de cette Puissance expansive :
Le ciel et la terre sont éternels. Ils n’ont pas de vie propre. Voilà pourquoi ils sont éternels. Ainsi, la première place revient au Sage qui a su s’effacer. En oubliant sa personne, il s’impose au monde. Sans désirs pour lui-même, ce qu’il entreprend est parfait. Il s’était assis à la dernière place. C’est pour cela qu’il se retrouve à la première.
Le Nombre Sept a pour lettre hébraïque Zaïn, nom divin Zakaï (pureté du monde).
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère appartient en qualité de consonne, à la touche sifflante, et s’applique, comme moyen onomatopée, à tous les bruits sifflants, à tous les objets qui fendent l’air et s’y réfléchissent. Comme symbole, il est représenté par le javelot, le trait, la flèche, tout ce qui tend à un but comme signe grammatical, c’est le signe démonstratif, image abstraite du lien qui unit les choses. L’hébreu ne l’emploie point comme article ; mais il jouit de cet avantage en éthiopique, où il remplit les fonctions d’article démonstratif. Son nombre arithmétique est 7.
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Le Chariot, nombre 7
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L'amoureux
Le Nombre Six, l’Amoureux dans le livre de Thoth, l’Adam du 6ème jour. Dans l’Ennéade Héliopolitaine c’est Osiris. C’est le deuxième signe de notre Zodiaque sacré AEnosh/Lion, le premier des signes de feu. Ce Nombre Six est le troisième du deuxième ternaire (4-5-6), il est donc Conscience par élévation cubique du Nombre Deux, qui grâce à l’exercice de son libre arbitre sera confronté à sa destinée de par sa position troisième, celle des choix qu’il fera selon ses désirs ou selon sa volonté. En tant que déclinaison du Nombre Trois, il pourra choisir de donner corps à ses désirs et passions dans la sphère de causalité du Destin ; ou à l’expression de sa souveraine volonté en se libérant des jougs de la soumission de ce Destin . Sur le plan astral, le Nombre Six dans notre Thebah est sous le signe d’AEnosh/Lion celui du feu dévorant, des passions d’une animalité féroce s’il est vécu en involution, ou celui de la force et de la puissance de caractère, de la noblesse et de la générosité d’âme dans le cas de l’évolution, se rapporter au signe chapitre V. Le Nombre Six concentre les pouvoirs des cinq premiers Nombres et les dualise en deux ternaires l’un sous forme du triangle pointe en haut, l’autre d’une triangle pointe en bas, figure de l’Hexagramme, le Sceau de Salomon. Le six sera aussi la tentation d’Aîshah la faculté volitive d’Adam. Dans l’ancienne Égypte la sixième Puissance était Tekh le coeur-conscience d’un individu qui était en rapport avec la plus haute partie de l’être spirituel son Ka supérieur. C’était aussi le nom donné au fil à plomb qui était suspendu au fléau de la balance chargée de peser le coeur du défunt dans la scène de la psychostasie. Mais sur un plan plus subtil et plus ésotérique, Tekh était le principe de saturation, capable de neutraliser la soif que génère le feu intérieur des passions et des tentations.
“Tekh se trouve donc, dans toute génération comme dans la balance, le témoin intermédiaire qui assure le libre jeu des forces adverses par la mesure des possibilités”.
- (Isha Schwaller de Lubicz Her-Bak Disciple)
Le Nombre Six, l’Amoureux est l’expression même du discernement et du libre arbitre, étant le deuxième signe de notre Zodiaque sacré, il est une manifestation de la Conscience dans la sphère du Destin. Celui qui fait des choix doit accepter leurs conséquences, au nom de la Juste application des Lois sans lesquelles la liberté ne pourrait exister. Eliphas Levi nous dit parlant de ce Nombre Six :
L’intelligence suprême est nécessairement raisonnable. Dieu, en philosophie, peut n’être qu’une hypothèse, mais c’est une hypothèse imposée par le bon sens à la raison humaine. Personnifier la raison absolue, c’est déterminer l’idéal divin.
Nécessité, liberté et raison, voilà le grand et suprême triangle des cabalistes, qui nomment la raison Keter, la nécessité Chocmah et la liberté Binah, dans leur premier ternaire divin.
Fatalité, volonté et puissance, tel est le ternaire magique qui, dans les choses humaines, correspond au triangle divin.
La fatalité, c’est l’enchaînement inévitable des effets et des causes dans un ordre donné.
La volonté, c’est la faculté directrice des forces intelligentes pour concilier la liberté des personnes avec la nécessité des choses.
Le pouvoir, c’est le sage emploi de la volonté, qui fait servir la fatalité même à l’accomplissement des désirs du sage.
Lorsque Moïse frappe le rocher, il ne crée pas la source d’eau, il la révèle au peuple, parce qu’une science occulte la lui a révélée à lui-même au moyen de la baguette divinatoire.
Il en est ainsi de tous les miracles de la magie : une loi existe, le vulgaire l’ignore, l’initié s’en sert.
Les lois occultes sont souvent diamétralement opposées aux idées communes. Ainsi, par exemple, le vulgaire croit à la sympathie des semblables et à la guerre des contraires ; c’est la loi opposée qui est vraie.
On disait autrefois : que la nature a horreur du vide ; il fallait dire : la nature est amoureuse du vide, si le vide n’était, en physique, la plus absurde des fictions.
Le vulgaire prend habituellement en toutes choses l’ombre pour la réalité. Il tourne le dos à la lumière et se mire dans l’obscurité qu’il projette lui-même.
Les forces de la nature sont à la disposition de celui qui sait leur résister. Êtes-vous assez maître de vous-même pour n’être jamais ivre, vous disposez de la terrible et fatale puissance de l’ivresse. Si vous voulez enivrer les autres, donnez-leur envie de boire, mais ne buvez pas.
Celui-ci dispose de l’amour des autres qui est maître du sien. Voulez-vous posséder, ne vous donnez pas.
Le monde est aimanté de la lumière du soleil, et nous sommes aimantés de la lumière astrale du monde. Ce qui s’opère dans le corps de la planète se répète en nous. Il y a en nous trois mondes analogues et hiérarchiques, comme dans la nature entière.
Le Nombre Six est donc l’exercice ou non de la volonté différenciée de l’Universel par la pratique du libre arbitre ; libre arbitre qui impose la responsabilité concernant les conséquences positives ou négatives des choix qui en découlent de cette pratique.
La lame de l’Amoureux dans le livre de Thoth représente hiéroglyphiquement un personnage central mâle, entouré par deux femmes (facultés volitives) dont chacune encourage notre héros à suivre un chemin particulier, dont la direction diffère de celle de l’autre chemin ; il est ici facile de comprendre l’analogie des voies de l’évolution et de l’involution que devra choisir celui qui est sous la menace de la flèche des désirs passionnels d’un Cupidon céleste.
Les conséquences de ces choix se trouvent subtilement traduits dans cette sentence du Tao-Tô-King :
>Si ciel et terre ne produisent rien d’éternel, comment l’homme le pourrait-il ? >Celui qui suit la loi s’accorde au Tao. Sa volonté et ses principes sont ceux du Tao. Avec lui il agit et avec lui il s’abstient. Le Sage épris d’absolu y trouve la plénitude. En suivant la voie on trouve la voie. En se conformant à la vertu on devient la vertu. Mais si on pense au crime on recueille la honte du crime. C’est pourquoi l’action comme l’inaction traduisent l’invisible harmonie Ou la foi est totale, ou elle n’est pas.
Le Nombre Six a pour lettre hébraïque Vav ou Vau, nom divin Vezio (avec éclat).
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère a deux acceptions vocales très distinctes, et une troisième en qualité de consonne. Suivant la première de ces acceptions vocales, il représente l’oeil de l’homme et devient le symbole de la lumière suivant la seconde, il représente l’oreille, et devient le symbole du soi de l’air, du vent : en sa qualité de consonne il est l’emblème de l’eau et représente le goût et le désir appétant. Si l’on considère ce caractère comme signe grammatical, on découvre en lui, ainsi que je l’ai déjà dit, l’image du mystère le plus profond et le plus inconcevable, l’image du noeud qui réunit ou du point qui sépare, le néant et l’être. C’est, dans son acception vocale lumineuse, le signe du sens intellectuel, le signe verbal par excellence, ainsi que je l’ai exposé assez au long dans ma Grammaire : c’est, dans son acception verbale aérienne, : le signe convertible universel, celui qui fait passer d’une nature à l’autre ; communiquant d’un côté avec le signe du sens intellectuel, qui n’est que lui-même plus élevé, et de l’autre, avec celui du sens matériel Haïn, qui n’est encore que lui-même plus abaissé : c’est enfin, dans son acception consonante aqueuse, le lien de toutes choses, le signe conjonctif. C’est en cette dernière acception qu’il est plus particulièrement employé comme article. Le caractère Vav est réellement le signe convertible universel, et l’article conjonctif, il ne doit jamais se trouver en tête d’une racine pour la constituer ; or, c’est ce qui arrive. Il ne doit paraître, et il ne paraît en effet jamais qu’au sein des noms pour les modifier, ou qu’entre eux pour les joindre, ou qu’au devant des temps verbaux, pour les changer. Le nombre arithmétique de ce caractère est 6.
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L’Amoureux, nombre 6
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Le Pape
Le Nombre Cinq, Le Pape dans le livre de Thoth, dans l’Ennéade Héliopolitaine Nout. C’est le premier signe de notre Zodiaque sacré celui de Seth/Vierge. C’est aussi le deuxième Nombre de ce deuxième ternaire (4-5-6) et qui sera donc la quintessence de la Conscience manifestée. Cinq se manifeste soit par addition de 2 + 3, la Conscience réunie à la Forme, ou encore par 4 + 1 la forme cristallisée exprimant les arborescences du germe de son centre le Un, duquel émane son énergie. Le Nombre Cinq est le principe d’individualisation d’une Conscience sortant de l’inconscient collectif, et qui va, au travers des épreuves de l’incarnation, devoir faire croître cette conscience, pour la mener au terme des douze travaux d’Hercule à la supraconscience en développant sa Monade planétaire ; ce qui se fera par le parcours initiatique de l’ensemble du Zodiaque sacré dont le signe de la Vierge, faculté volitive de l’Adam universel, est celui qui correspond à ce Nombre Cinq le Pape, mais aussi à l’étoile flamboyante le Pentagramme, le signe de la toute puissance et de l’autocratie intellectuelles. Eliphas Lévi dans son ouvrage Dogme et rituel de la Haute Magie dit de ce symbole :
“Le pentagramme exprime la domination de l’esprit sur les quatre éléments, et c’est par ce signe qu’on enchaîne les démons de l’air, les esprits du feu, les spectres de l’eau et les fantômes de la terre. Armé de ce signe et convenablement disposé, vous pouvez voir l’infini à travers cette faculté qui est comme l’oeil de votre âme, et vous vous ferez servir par des légions d’anges et des colonnes de démons”.
Ce Nombre Cinq, double expression de la Conscience par sa deuxième position dans ce deuxième ternaire, est aussi le premier signe de notre Zodiaque sacré, et le premier signe de terre ; cette position de double premier signe le met directement en relation avec le Un, la Providence dont il devient une déclinaison. Lors de l’addition théosophique des cinq premiers nombres, nous obtenons le total de 15, la lame du Diable dans le livre de Thoth mais aussi de Nôah/Capricorne ce fils de Seth/Vierge. La réduction théosophique de ce nombre 15 (1+5 = 6) nous donne le Nombre suivant celui du Pape, l’Amoureux dans le livre de Thoth, le Destin. Ainsi ce Nombre Cinq par sa deuxième position dans ce deuxième ternaire est-il l’expression de la Conscience ; mais par la première position dans le Zodiaque sacré du signe de Seth/Vierge il est aussi l’expression de la Providence, et enfin par son addition et sa réduction théosophiques il devient l’expression double du Destin dont les Nombres Six et Quinze sont directement attachés. Rien qu’en cela il symbolise la quintessence.
Dans représentation hiéroglyphique de ce Nombre Cinq dans la lame du livre de Thoth, nous voyons un prélat assis sur son trône dont le dossier laisse apparaître les deux colonnes symboliques qui se trouvent dans la représentation de la lame de la Papesse (le Nombre Deux la Conscience dont il est ici l’expression), tenant dans sa main gauche un bâton se terminant par une représentation du Ternaire Divin, et faisant de sa main droite un signe de bénédiction à deux enfants l’un blond habillé de sombre, l’autre brun habillé de clair, qui symbolisent les générations qui seront engendrées en involution comme en évolution. Chacune des mains de ce Pape sont gantées et portent le signe de la croix comme pour nous indiquer que ces filiations seront celles qui se manifesteront dans la sphère organique et temporelle de la nature adamique. Ces deux enfants étant comme nous l’avons vu précédemment la dualité qui habitera l’âme-de-vie et qui sont l’inconscient (l’archétype), et la conscience dont la collaboration permettra le processus “d’individuation”, la fameuse dialectique du Moi et de l’inconscient si cher à C.G. Jung.
Dans l’union de l’âme-de-vie à une forme manifestée, les cinq sens physiques devront permettre à la Conscience différenciée de l’universel et sortant de l’inconscient collectif, de développer ses cinq sens spirituels qui seuls lui permettront d’ouvrir la surpraconscience sur les cinq sens divins, comme le suggèrent ces sentences du Tao-Tô-King :
Les cinq couleurs aveuglent l’homme. Les cinq notes assourdissent ses oreilles. Les cinq saveurs rendent sa bouche insensible. Les courses et la chasse égarent son esprit. Les richesses l’empêchent de progresser. Ainsi le Sage tourne son regard en lui-même et, loin du tumulte et des passions, exerce librement son choix.
Le Nombre Cinq a pour lettre hébraïque Hé, nom divin Hadom ( beau, grandiose).
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère est le symbole de la vie universelle. Il représente l’haleine de l’homme, l’air, l’esprit, l’âme, tout ce qui est animateur et vivifiant. Employé comme signe grammatical, il exprime la vie et l’idée abstraite de l’être. Il est, dans la langue hébraïque, d’un grand usage comme article. On peut voir ce que j’en ai dit dans ma Grammaire sous le double rapport d’article déterminatif et emphatique. Il est inutile de répéter ces détails. Son nombre arithmétique est 5.
Tarot du Sépher de moïse®,
Le Pape, nombre 5
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L'empereur
Le Nombre Quatre, l’Empereur dans le livre de Thoth, le début d’un nouveau ternaire (4-5-6) qui sera une déclinaison du premier sur une octave inférieure, et qui venant en deuxième position sera sous l’influence du Nombre Deux, la Conscience. Dans l’Ennéade Héliopolitaine le Quatre est Geb. Mais le Nombre Quatre est aussi le premier de ce deuxième ternaire, et il devient la déclinaison du Nombre Un (la Providence), dont il préfigure un nouveau germe (un centre dans un nouveau cercle de manifestations). Le Nombre Quatre sera donc la manifestation visible des principes du Ternaire Divin qui par essence reste invisible. Sur le plan planétaire nous avons vu qu’il était symbolisé par Kaîn/Soleil, lumière centrale de laquelle toute vie manifestée émane. Le Nombre Quatre est aussi l’entrée dans le monde de l’hétérogène et de l’expérience Nouménale de la Monade de l’âme-de-vie et de son libre arbitre ; liberté qu’elle devra assumer en faisant des choix à chaque croisée des chemins ; croix des quatre éléments, mais aussi point de jonction que forme le croisement du temps et de l’espace, du visible et de l’invisible, de la matière et de l’esprit, du haut et du bas, de la Foi et de la Raison, de l’évolution et de l’involution. Le Nombre Quatre est la fonction de cristallisation de la forme (Trois) ayant rencontré l’âme-de-vie (Deux) et dont le mouvement (la volonté) aura pour effet de manifester matériellement cette forme dans un milieu hétérogène activé par la perfectibilité. C’est aussi le principe de la Conscience (le Nombre Deux) qui se multiplie lui-même ; enfin, cette capacité de prolifération nous mènera à Dix selon le principe de la Tétractys pythagoricienne, par addition théosophique des quatre premiers Nombres (1+2+3+4 = 10). Dans l’ancienne Égypte la quatrième Puissance avait pour nom Kheper, dont la représentation hiéroglyphique était le scarabée. Scarabée qui était une des représentation du dieu solaire Râ, par analogie entre le cercle qui symbolisait ce dernier duquel toute vie s’engendre, et la boule presque parfaite que confectionne ce scarabée et qui servira d’abris et de nourriture à sa progéniture. Kheper était la puissance ignée de transformation qui fait germer. Concernant le Nombre Quatre Eliphas Levi écrivait :
Le grand agent magique se révèle par quatre sortes de phénomènes, et a été soumis au tâtonnement des sciences profanes sous quatre noms : calorique, lumière, électricité, magnétisme.
On lui a aussi donné les noms de tétragramme, d’Inri, d’azoth, d’éther, d’od, de fluide magnétique, d’âme de la terre, de serpent, de lucifer, etc.
Le grand agent magique est la quatrième émanation de la vie-principe, dont le soleil est la troisième forme.
En sorte que l’oeil du monde (comme l’appelaient les anciens) est le mirage du reflet de Dieu, et que l’âme de la terre est un regard permanent du soleil que la terre conçoit et garde par imprégnation.
La lune concourt à cette imprégnation de la terre en repoussant vers elle une image solaire pendant la nuit, en sorte qu’Hermès a eu raison de dire, en parlant du grand agent : Le soleil est son père, la lune est sa mère. Puis il ajoute : Le vent l’a porté dans son ventre, parce que l’atmosphère est le récipient et comme le creuset des rayons solaires, au moyen desquels se forme cette image vivante du soleil qui pénètre la terre tout entière, la vivifie, la féconde et détermine tout ce qui se produit à sa surface par ses effluves et ses courants continuels, analogues à ceux du soleil lui-même.
Cet agent solaire est vivant par deux forces contraires : une force d’attraction et une force de projection, ce qui fait dire à Hermès que toujours il remonte et redescend.
La représentation hiéroglyphique du Nombre Quatre dans les lames du livre de Thoth, est celle d’un puissant souverain assis sur un cube (incubation) portant sur son armure les symboles du soleil et de la lune, et tenant dans sa main droite le sceptre de la toute puissance de ses pouvoirs de manifestation dans la sphère hétérogène, et dans la main gauche celui d’un globe surmonté d’une croix que nous pourrions interpréter comme la sphère de matérialisation des quatre éléments, la sphère organique et temporelle. Je renvoie au chapitre IV, pour une parfaite correspondance entre ce Nombre Quatre et la nature réelle de sa toute puissance comme enseignée dans les Tables de la Loi.
La sentence du Ta-Tô-King qui me paraît résumer le mieux ce Nombre Quatre est la suivante :
Ainsi, immense est le Tao. Immenses le ciel et la terre. Immense l’être. >Quatre immensités dans l’univers, dont l’être. L’homme épouse le rythme de la terre, la terre s’accorde avec le ciel, le ciel s’harmonise avec le Tao. Le Tao est la loi, la voie de la nature. Et la voie demeure, éternelle.
Le Nombre Quatre a pour lettre hébraïque Daleth, nom divin Dagul ( le plus élevé, le glorieux ).
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère appartient, en dualité de consonne, à la touche dentale. Il paraît que dans son acception hiéroglyphique, il était l’emblème du quaternaire universel ; c’est-à-dire de la source de toute existence physique. Comme image symbolique, il représente le sein, et tout objet nourricier, abondant. Employé comme signe grammatical, il exprime en général l’abondance née de la division : c’est le signe de la nature divisible et divisée. L’hébreu ne l’emploie point comme article, mais il jouit de cette prérogative en chaldaïque, en samaritain et en syriaque, où il remplit les fonctions d’une sorte d’article distinctif. Son nombre arithmétique est 4.
Tarot du Sépher de moïse®,
L’Empereur, nombre 4
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L'impératrice
Le Nombre Trois, l’Impératrice dans le livre de Thoth ; le Destin du Ternaire Divin ; dans l’Ennéade Héliopolitaine le Trois est Tefnout. C’est aussi la séduction et la manifestation des désirs, qui sera le principe des Formes animées qui ne pourront se manifester dans la sphère temporelle qu’en recevant la Conscience animatrice du Deux. La réunion de la Forme à la Conscience se faisant suivant l’état d’évolution karmique de cette dernière. Unification sans laquelle ni la Forme ni la Conscience ne pourraient se cristalliser, et resteraient en dissolution dans l’Océan infini du non manifesté le Zéro. Sur le plan planétaire Vénus sera la manifestation symbolique de ce pouvoir séducteur et attractif qui viendra attirer l’âme-de-vie dans la matière et le mâle vers la femelle, afin de permettre une fructification concrète. Le Nombre Trois est aussi un feu destructeur, celui qui va décomposer l’enveloppe qui protège le germe pour lui permettre son développement dans sa terre matricielle. Feu que nous retrouvons dans les passions amoureuses dévorantes, comme l’était la déesse Sekmet à tête de lionne de l’ancienne Égypte et qui personnalisait le principe de la puissance ignée du Nombre Trois. La couleur verte attribuée à Vénus sera aussi celle de la végétation dont la puissance du Nombre Trois est, au travers de l’arbre de vie, la fonction transformatrice par la métamorphose des formes. Il est donc, par cette fonction, le Nombre de la Magie Sacrée celui des miracles de la Nature qui parvient à unir le visible et l’invisible l’esprit et la matière, le haut et le bas, le subtil et l’épais, le fixe et le volatile. Eliphas Levi s’agissant du Nombre Trois écrivait :
Le ternaire est le dogme universel.
En magie, principe, réalisation, adaptation ; en alchimie, azoth, incorporation, transmutation : en théologie, Dieu, incarnation, rédemption ; dans l’âme humaine, pensée, amour et action ; dans la famille, père, mère et enfant. Le ternaire est le but et l’expression suprême de l’amour : on ne se cherche à deux que pour devenir trois.
Il y a trois mondes intelligibles qui correspondent les uns avec les autres par l’analogie hiérarchique :
Le monde naturel ou physique, le monde spirituel ou métaphysique, et le monde divin ou religieux.
De ce principe résulte la hiérarchie des esprits divisés en trois ordres, et subdivisés dans ces trois ordres toujours par ternaire.
Toutes ces révélations sont des déductions logiques des premières notions mathématiques de l’être et du nombre.
L’unité, pour devenir active, doit se multiplier. Un principe indivisible, immobile et infécond, serait l’unité morte et incompréhensible.
Si Dieu n’était qu’un, il ne serait jamais créateur ni père. S’il était deux, il y aurait antagonisme ou division dans l’infini, et ce serait le partage ou la mort de toute chose possible : il est donc trois pour créer de lui-même et à son image la multitude infinie des êtres et des nombres.
Ainsi il est réellement unique en lui-même et triple dans notre conception, ce qui nous le fait voir aussi triple en lui-même et unique dans notre intelligence et dans notre amour.
Ceci est un mystère pour le croyant et une nécessité logique pour l’initié aux sciences absolues et réelles.
Je ne m’attarderai pas davantage sur les implications du Ternaire Divin (Un, Deux, Trois), que j’ai suffisamment développé tant dans ce tome II, que dans le tome I, juste une précision qu’il convient de conserver à l’esprit, le Nombre Un, le Nombre Deux, et le Trois ne peuvent se concevoir séparément ; la création ne se manifeste que polarisée et dans les limites de temps et d’espace d’une forme, ce Ternaire étant un principe, il est contingent et toujours invisible et constitue la fameuse et universelle Sainte Trinité. Trinité que définit si bien le Ta-Tô-King :
Mes yeux s’écarquillent, et je ne le vois pas : il s’appelle l’Invisible. Mon ouïe est en alerte, et je ne l’entends pas : il s’appelle l’Inaudible. Mes mains se tendent et ne rencontrent rien : il s’appelle l’Impalpable. Trois aspects indéfinis qui font l’unité. En haut il n’est pas lumineux, en bas il n’est pas obscur. Son éternité défie même le temps. Il n’a pas de nom. Il vient d’un monde où rien de sensible n’existe. Car la lumière appelle l’obscurité et l’obscurité existe par la lumière. Le Tao est une forme sans forme, une image sans image. Il est l’Indéterminé. Si l’on marche devant lui, on ne voit pas son principe. Si l’on va derrière lui, il paraît sans fin. En suivant l’antique voie, on maîtrise le présent. Car le Tao est le fil qui guide l’homme à travers le temps.
Le Nombre Trois a pour lettre hébraïque Guimel, nom divin Gadol ( qui agit par les forces Aralym ).
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche gutturale. Celui par lequel je le transcris, est d’une invention assez moderne, et lui répond assez imparfaitement. Plutarque nous apprend que ce fut un certain Carvilius, qui le premier, ayant ouvert une école à Rome, inventa, ou introduisit la lettre G, pour distinguer le double son du C : on se servait avant du C tout seul, au moyen duquel on représentait le G des Grecs. Comme image symbolique le Guimel hébraïque peint la gorge de l’homme, tout conduit, tout canal, tout objet creux et profond. Employé comme signe grammatical, il exprime l’enveloppement organique, et sert à produire toutes les idées dérivant des organes corporels et de leur action. Son nombre arithmétique est 3.
Tarot du Sépher de moïse®,
L’Impératrice, nombre 3
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La papesse
Le Nombre Deux, la Papesse, la Conscience du Ternaire Divin ; dans l’Ennéade Héliopolitaine le Deux est Shou. C’est surtout la polarisation des puissances du Un en magnétisme sexué de l’eau génératrice ; la matrice universelle qui féconde le germe universel de la semence des principes du Un ; le pouvoir végétatif de toutes choses, tant organique, matérielle ou spirituelle. Les reflets de la Lumière que ce Nombre Deux par sa polarisation, va séparer en une infinie et chatoyante diversité. Le Nombre Deux est la puissante énergie sexuelle (la Kundalinî) qui par son mouvement sera l’animateur des formes. Cette énergie sexuelle est figurée par les deux serpents qui s’enroulent autour du bâton d’Hermès dans le symbole du Caducée. Ce Nombre Deux est féminin dans le sens où l’entendent les Tables de la Loi c’est-à-dire comme étant une faculté volitive. Et comme le disait Eliphas Lévi c’est :
la femme qui doit écraser la tête du serpent, c’est l’intelligence qui surmonte toujours le courant des forces aveugles.
Mais nous avons aussi vu dans le premier tome, que ce Nombre deux s’il est féminin par rapport au Nombre Un, est masculin par rapport au Nombre trois qu’il féconde ; chaque Nombre possédant cet androgynat qui s’exprime en polarité différente suivant le Nombre qui le précède ou qui lui succède.
Le Nombre Deux c’est aussi le Yin et le Yang, dont la représentation dans les trigrammes de Fohi fait l’unité par le trait plein le Yang, et le Yin, le binaire par deux demi-traits. C’est aussi les deux colonnes symboliques du temple cabbalistique de Salomon Jakin et Bohas que nous retrouvons dans la représentation hiéroglyphique de la lame du livre de Thoth et qui figure derrière le trône de la Papesse. Ces deux colonnes sont le principe de dualisation de l’essence homogène divine en deux bases fondamentales dont l’une est la nécessité (Destin) et l’autre la liberté (Providence). Le binaire sera donc la condition incontournable de toute manifestation ; tout est double dans la création et ce qui en est le principe unificateur c’est le troisième terme qu’engendre cette dualité et qui est l’analogie des contraires.
la Lune, le double de la lumière solaire sur le plan planétaire, sera la manifestation symbolique du pouvoir fécondant de cette Matrice universelle qui est la souveraine de cette puissante énergie sexuelle qui serpente en toute chose. Le Nombre Deux est le binaire qui est la source du choix et de la liberté, mais aussi de la révélation. La vérité pour se manifester à la conscience doit avoir un doute possible ; la lumière n’est identifiable que par l’ombre qui la contraste ; on ne prend conscience d’une chose que par l’existence de son contraire ; le verbe est double exotérique et ésotérique, en cela la Papesse dans sa figure hiéroglyphique de la lame du livre de Thoth est justement à demi voilée, et tient dans une main un livre à moitié ouvert et dans l’autre deux clés, le sens signifiant et le sens cachant. Le Nombre Deux était dans l’ancienne Égypte la puissance Mer dont le hiéroglyphe représente un compas avec ses deux pointes figurant deux polarités de nature différente d’une même réalité qui les relie. Mer était la puissance sexuelle qui pousse vers leur réunion deux complémentaires séparés par des forces répulsives. Le Nombre Deux est le fameux esprit de l’obscurité du Tao-Tô-King qui en résume admirablement l’essence :
L’esprit de l’Obscurité est immémorial, éternel. C’est le principe féminin des origines. Les racines du ciel et de la terre s’élancent de sa porte mystérieuse. Toujours renouvelé, il se répand dans l’univers. Indéfiniment. Il ne s’épuise jamais.
Le Nombre Deux a pour lettre hébraïque Beth, nom divin Bachour (Jeunesse, clarté ).
Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :
Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche labiale. Comme image symbolique, il représente la bouche de l’homme, son habitation, son intérieur. Employé comme signe grammatical, il est le signe paternel et viril, celui de l’action intérieure et active. C’est, en hébreu, l’article intégral et indicatif, exprimant, ainsi que je l’ai expliqué dans ma grammaire, entre les noms ou les actions à peu près le même mouvement que l’article extractif Mem, mais avec plus de force, et sans aucune extraction, ni division des parties. Son nombre arithmétique est 2.
Tarot du Sépher de moïse®,
La Papesse, nombre 2
- © C.Le Moal 2006 - Déposé SGDL - Marque déposée.
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