18/03/2009
CH2, Melbourne
Zéro émission de CO2 en 2020, c'est l'ambition affichée par la municipalité de Melbourne. Modèle d'architecture green-tech, le nouvel hôtel de ville se dresse en plein quartier d'affaires depuis le 20 Août 2006. Le bâtiment, en verre et bois, surmonté de turbines éoliennes, est entièrement élaboré et équipé de matériaux recyclés et/ou non toxiques. Les 10 étages sont chauffés, climatisés, approvisionnés en eau et en énergie avec un impact minime sur l'environnement et les ressources naturelles. Cette prouesse a été rendue possible grâce à une démarche révolutionnaire, la biomimétique, qui imite le fonctionnement de la nature. Conçu comme un organisme vivant, le CH2 s'ajuste aux contraintes de son écosystème et au climat de la cité. Pour limiter la chaleur tout en profitant de la lumière naturelle, l'architecte Mick Pearce a privilégié les grandes ouvertures dans les étages inférieurs peu lumineux, et a diminué progressivement la taille des fenêtres dans les étages inférieurs baignés par les rayons de soleil. Résultat : une luminosté modérée (150 lux) mais suffisante, qui diminue des 2/3 la consommation d'énergie nécessaire à l'éclairage d'un bâtiment classique. es volets en bois recyclé sont mus par des cellules photovoltaïques qui suivent la course journalière du soleil pour apporter de l'ombre aux employés. Les installations sont complétées au sud par 5 conduits, des tours douches à l'intérieur desquels l'air chaud capté à 17 mètres du sol est mélangé à une fine bruine pour baisser la température du hall de presque 15°. La nuit, les fenêtres côté nord s'ouvrent automatiquement durant 4 heures, afin de rafraîchir l'air ambiant et assurer une économie d'énergie de 15 à 20 %.
Pour climatiser les bureaux, l'architecte s'est inspiré des termitières, où l'air chauffé par l'activité des insectes s'élève puis s'échappe à travers des évents, remplacés par des turbines sur le toit, qui captent le vent et l'insufflent dans le bâtiment. De grands volumes et des plafons voûtés assurent une bonne circulation de l'air et une régulation naturelle des températures.
Plus innovant encore, le CH2 puise chaque jour 100 000 litres d'eau dans les égouts de la ville pour alimenter les toilettes mais surtout son circuit de refroidissement interne. Tels de radiateurs à froid fixés sur les plafonds en béton, des plaques composées de tuyaux en cuivre, où circule une eau à 15°, créent un échange calorifique entre le réseau froid et l'air chaud ambiant.
Les chiffres :
12 536 m2 de surface globale
25 millions d'euro de coût total, qui seront amortis sur 7 ans.
Une augmentation de productivité de 11 %
Après 18 mois de fonctionnement, la consommation d'électricité a diminué de 82 % par rapport à l'ancienne mairie, celle de gaz de 87 % et celle d'eau de 72 %. Les émissions de CO2 ont fondu de 87 %, soient 514 tonnes par an.
20:44 Publié dans I love my planet | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
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