Carte | Position | Signification |
Première | En haut à gauche | Vous et ce que vous contribuez à la relation ici et maintenant |
Deuxième | En haut à droite | L´Autre - Sa contribution à la relation ici et maintenant |
Troisième | En bas à gauche | Les énergies en interaction |
Quatrième | En bas à droite | La Prise de Conscience |
1. Saraha and the arrowsmith woman
Mind is so cunning that it can hide in the garments of its very opposite. From indulgence it can become asceticism, from being a materialist it can become a spiritualist, from being worldly it can become otherworldly. But mind is mind--whether you are for the world or against the world you remain encaged in the mind.
For or against, both are parts of the mind. When mind disappears, mind disappears in a choiceless awareness. When you stop choosing, when you are neither for nor against--that is stopping in the middle. One choice leads to the left, one extreme ; another choice leads to the right, the other extreme. If you don't choose, you are exactly in the middle. That is relaxation, that is rest. You become choiceless, unobsessed, and in that state of unobsessed, choiceless consciousness, intelligence arises which has been lying deep, dormant in your being. You become a light unto yourself.
Saraha, the founder of Tantra, was the son of a very learned Brahmin who was in the court of King Mahapala. The king was willing to give his own daughter to Saraha, but Saraha wanted to renounce all--he wanted to become a sannyasin.
The king tried to persuade him--Saraha was so beautiful and he was so intelligent and he was such a handsome young man. But he persisted and the permission had to be given--Saraha became a disciple of Sri Kirti. The first thing Sri Kirti told him was: "Forget all your Vedas and all your learning and all that nonsense." It was difficult but he was ready to stake anything. Years passed and, by and by, he erased all that he had known. He became a great meditator.
One day while Saraha was meditating, suddenly he saw a vision--that there was a woman in the marketplace who was going to be his real teacher. He went to the marketplace. He saw this woman, young woman, very alive, radiant with life, cutting an arrow-shaft, looking neither to the right nor to the left, but wholly absorbed in making the arrow. He immediately felt something extraordinary in her presence, something that he had never come across. Something so fresh and something from the very source. The arrow ready, the woman closing one eye and opening the other, assumed the posture of aiming at an invisible target... And something happened, something like a communion.
Saraha had never felt like that before. In that moment, the spiritual significance of what she was doing dawned upon him. Neither looking to the left, nor looking to the right--just looking in the middle. For the first time he understood what Buddha means by being in the middle: avoid the axis. You can move from the left to the right, from the right to the left, but you will be like a pendulum moving. To be in the middle means the pendulum just hangs there, neither to the right nor to the left. Then the clock stops, then the world stops. Then there is no more time... then the state of no-time. He had heard it said so many times by Sri Kirti; he had read about it, he had pondered, contemplated over it; he had argued with others about it, that to be in the middle is the right thing. For the first time he had seen it in an action: the woman was not looking to the right and not looking to the left... she was just looking in the middle, focussed in the middle.
The middle is the point from where the transcendence happens. Think about it, contemplate about it, watch it in life.
2. La méditation
De quel côté de votre parapluie avez-vous laissé vos chaussures ?
Faites les petits actes de la vie dans une vigilance détendue. Lorsque vous mangez, mangez totalement, mâchez totalement, goûtez totalement, sentez totalement. Touchez votre pain, sentez-en la texture; sentez le pain, sentez-en la saveur, mâchez le, laissez le se dissoudre en vous et restez conscient. Alors vous méditez, alors la méditation n'est pas séparée de la vie.
Chaque fois que la méditation est séparée de la vie, quelque chose est faux; cela devient le contraire de la vie. Alors l'on pense à aller dans un monastère ou dans une grotte de l'Himalaya; l'on voudrait s'échapper de la vie, parce que la vie paraît nous distraire de la méditation.
La vie n'est pas une distraction, elle est une occasion pour la méditation.
Un disciple qui avait pratiqué la méditation pendant un certain temps vint voir Ikkyu, son maître. Comme il pleuvait, il laissa ses chaussures et son parapluie à l'extérieur et entra. Lorsqu'il eut présenté ses respects, le maître lui demanda de quel côté de ses chaussures il avait laissé son parapluie.
Eh bien ! En voilà une question...? Vous ne vous attendez pas à ce que les maîtres posent de telles questions idiotes; vous vous attendez à ce qu'ils vous questionnent sur Dieu, sur la montée de la kundalini, l'ouverture des chakras ou sur les lumières dans votre tête. L'on pose des questions sur des choses importantes, occultes, ésotériques ! Mais Ikkyu a posé une question très ordinaire. Aucun saint chrétien ne l'aurait posée, aucun moine jaïn ne l'aurait posée, aucun swami hindou ne l'aurait posée. Elle ne peut être posée que par celui qui est vraiment avec Bouddha, en Bouddha; qui est véritablement lui-même un Bouddha. Le maître lui demanda de quel côté de ses chaussures il avait laissé son parapluie. Quel rapport ont les chaussures et les parapluies avec la spiritualité ?
Si l'on vous avait posé la même question vous vous seriez senti gêné. Quel genre de question est-ce là ? Mais il y a dans cette question, quelque chose d'une immense valeur. S'il avait interrogé sur Dieu, sur votre kundalini ou sur les chakras, cela aurait été une bêtise sans aucune signification. Le disciple ne pouvait pas se souvenir. Qui se donne la peine de se souvenir où il a mis ses chaussures et de quel côté de ses chaussures se trouve son parapluie; à droite ou à gauche ? Qui s'en donne la peine ? Qui porte tant d'attention aux parapluies ? Qui pense aux chaussures ? Qui est si attentif ?
Mais cela a suffit; le disciple fut refusé. Ikkyu lui dit: "Va et médite encore pendant sept ans". "Sept ans !" s'exclama le disciple, "rien que pour cette petite faute ?"
"Ce n'est pas une petite faute" dit Ikkyu; "les fautes ne sont ni petites ni grandes, simplement tu ne vis pas encore dans un esprit méditatif, c'est tout. Retournes et médites pendant encore sept ans puis reviens".
Voilà le message essentiel; soyez attentif, vigilant à tout et ne faites pas de distinction entre les choses; que ceci est futile, que ceci est spirituel. Cela dépend de vous. Soyez alerte, soyez attentif et tout deviendra spirituel. Ne soyez pas alerte, ne soyez pas attentif et tout devient non spirituel. C'est vous qui transmettez la spiritualité; c'est votre cadeau au monde.
Lorsqu'un maître comme Ikkyu touche son parapluie, le parapluie est tout aussi divin que n'importe quoi peut l'être. L'énergie méditative est alchimique, elle transforme le métal vil en or pur; elle transforme sans cesse le vil en noble. Au point ultime, tout est divin. Ce monde ci est le paradis et ce ci est le bouddha.
3. La tasse de thé
Les paupières de Bodhidharma et les origines du thé
La conscience passe par la sensibilité. Vous devez être plus sensible de façon à ce que vous fassiez, même une chose aussi insignifiante que le thé… Pouvez-vous trouver une chose plus insignifiante que le thé ? Pouvez-vous trouver une chose plus ordinaire que le thé ? Non, vous ne le pouvez pas. Les moines et les maîtres zen ont fait de cette chose ordinaire une chose extraordinaire, ils ont relié "ceci" et "cela" comme si le thé et Dieu étaient devenus un.
À moins que le thé ne devienne divin, vous ne deviendrez pas divin car le plus modeste doit être élevé au plus haut niveau, l'ordinaire doit être changé en extraordinaire, la terre doit devenir le ciel. Ils doivent être reliés; sans laisser aucun vide.
Le thé a été découvert par Bodhidharma le fondateur du zen. L'histoire est belle; il médita pendant neuf ans face à un mur. Neuf ans ! Simplement face à un mur, continuellement; il était parfois naturel qu'il puisse commencer à tomber de sommeil.
Il lutta et lutta contre le sommeil. Souvenez-vous, le sommeil métaphysique, l'inconscience... Il voulait rester conscient, même endormi, il voulait être dans la conscience continuellement, la lumière devait brûler jour et nuit, durant vingt-quatre heures. C'est ce qu'est dhyana; ce qu'est la méditation; une conscience.
Une nuit il sentit qu'il lui était impossible de rester éveillé; il tombait de sommeil. Il se coupa les paupières et les jeta ! Maintenant il ne pourrait plus fermer les yeux. L'histoire est belle. Pour arriver aux yeux intérieurs, les yeux extérieurs doivent être jetés; c'est le prix à payer. Et qu'arriva t'il ? Quelques jours plus tard il s'aperçut que ces paupières qu'il avait jetées sur le sol commençaient à prendre racine et cette pousse devint le thé. C'est pourquoi lorsque vous buvez du thé, quelque chose de Bodhidharma pénètre en vous et vous ne pouvez pas vous endormir. Bodhidharma méditait sur la montagne appelée T'a, c'est pourquoi on l'appelle thé. Il vient de cette montagne où Bodhidharma a médité pendant neuf ans; c'est une parabole.
Lorsque le maître zen dit: "Prenez une tasse de thé" il dit: "Goûtez un peu de Bodhidharma. Ne vous tracassez pas avec ces questions; Dieu existe t'il ou pas, qui a créé le monde, où est le ciel et où est l'enfer et quelle est la théorie du Karma ou de la réincarnation".
Lorsque le maître zen dit: "Oubliez tout et prenez une tasse de thé", il veut dire: "Soyez plus conscient, ne vous intéressez pas à toutes ces bêtises, cela ne vous aidera pas du tout".
4. Renoncer au savoir
La vision obsédante de Naropa
La vérité c'est votre propre expérience, votre vision personnelle. Même si j'ai vu la vérité et vous la dis, dès l'instant où je vous l'énoncerai, elle deviendra pour vous un mensonge, non une vérité. Pour moi c'était la vérité, elle me sautait aux yeux, c'était ma vision. Pour vous ce ne sera pas votre propre vision, ce sera une chose empruntée, ce sera une croyance, ce sera un savoir, non une connaissance et si vous commencez à y croire, vous croirez en un mensonge.
Souvenez-vous de cela, même une vérité peut devenir mensonge si elle entre en vous par la mauvaise porte. La vérité doit entrer par la porte d'entrée, par les yeux. La vérité est une vision, elle doit être vue.
Naropa était un grand érudit, un grand pandit qui avait dix mille disciples. Un jour où il était assis, entouré de milliers de textes sacrés anciens, très anciens et rares, la fatigue le prit; il s'endormit soudain et eut une vision.
Il vit une très vieille femme, horrible et laide, une sorcière. Sa laideur était telle qu'il commença à trembler dans son sommeil. C'était si écoeurant qu'il voulut fuir, mais fuir pour aller où ? Il était figé, comme hypnotisé par la vieille sorcière dont les yeux étaient comme des aimants.
"Qu'étudiez-vous ?" demanda la vieille femme.
"La philosophie, la religion, l'épistémologie, la langue, la grammaire, la logique" répondit-il.
De nouveau, la vieille femme demanda: "les comprenez-vous ?"
Naropa répondit: "oui bien sur je les comprends".
La vieille femme demanda à nouveau; "comprenez-vous le mot ou le sens ?"
On avait posé des milliers de questions à Naropa dans sa vie, des milliers d'étudiants qui se renseignaient, demandaient, mais personne ne lui avait jamais demandé cela; s'il comprenait le mot ou le sens. Les yeux de la femme étaient si perçants, ces yeux plongeaient au plus profond de son être et il lui était impossible de mentir. A un autre il aurait dit: "bien sûr que je comprends le sens" mais à cette femme, à cette femme horrible, il devait dire la vérité. "Je comprends les mots" dit-il.
La femme fut très heureuse, elle commença à danser et à rire et sa laideur se transforma; son être se mit à rayonner d'une subtile beauté et Naropa se dit: "Je l'ai rendue si heureuse, pourquoi ne pas la rendre encore plus heureuse ?" aussi il ajouta: "Oui et j'en comprends aussi le sens".
La femme cessa de rire et de danser et elle se mit à pleurer, à gémir et toute sa laideur revint, mille fois pire. Naropa demanda: "Pourquoi pleurez-vous, gémissez-vous et pourquoi riiez-vous et dansiez-vous auparavant ?"
"J'étais heureuse qu'un grand érudit comme toi n'ait pas menti" répondit la femme, "mais maintenant je pleure et gémit parce que tu m'as menti; je sais et tu sais, que tu n'en comprends pas le sens".
La vision disparut et Naropa fut transformé. Il s'échappa de l'université et plus jamais de sa vie il ne toucha un texte sacré. Il devint complètement ignorant. Il avait compris, la femme n'existait pas, c'était seulement une projection. C'était l'être de Naropa lui-même qui à cause de son savoir était devenu laid. Juste cette simple compréhension que: "je n'en comprends pas le sens" et la laideur s'était transformée en un merveilleux phénomène.
Cette vision de Naropa est très significative. A moins que vous ne ressentiez que le savoir est inutile vous ne serez jamais à la recherche de la sagesse et vous prendrez la fausse monnaie pour un vrai trésor. Vous devez prendre conscience que le savoir n'est que de la fausse monnaie; ce n'est pas une connaissance, ce n'est pas une compréhension, tout au plus est-il intellectuel. Le mot a été compris mais le sens est perdu.
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