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02/04/2009

Plaidoyer pour l’émotion, Christian Flèche

pike_panneaux.gifLa plus efficace des énergies c’est l’émotion. C’est notre carburant, l’essence même de notre vie, notre combustible de base. L’émotion seule nous permet d’avancer, nous donne envie de nous lever le matin, d’agir ; nous fais poser des choix et aller dans la direction qui nous convient. L’émotion, provoque rencontre ou isolement, elle est à la source de toutes nos décisions, née avant la pensée car elle est sa mère, née avant le geste, car son  père. Mais, elle, qui en fut le créateur ? L’émotion mère ! et père !?

En effet, l’émotion de plaisir nous pousse à choisir un plat au restaurant. Observez-vous ! Sans émotion, pourquoi aller à telle soirée, vers tel collègue ? L’idée d’une lecture comme une rencontre crée – par anticipation – en vos entrailles joie ou gêne. Fonction de quoi vous achèterez le livre ou pas, vous irez vers l’autre ou non. Parfois, c’est de ne pas se rendre à telle réunion qui crée de l’inconfort. Et pour éviter celle-ci, vous acceptez la réunion car l’émotion de l’ennui sera moindre que celle de l’inconfort ou de la culpabilité. Il est ainsi deux moteurs :

 

-          aller vers ou maintenir une émotion positive,

-          s’éloigner ou éliminer une émotion négative.

 

Soyons simple : que feriez-vous sans le moteur émotionnel ? Que vous en soyez inconscient, ne change rien à l’affaire.

 

Quel acte de notre vie, ou quelle attitude est engendrée hors émotion ?

Peut on vraiment agir de sang froid ?

 

Il est aisé de prêter à nos cousins animaux le même mouvement interne, une vie émotionnelle. Désir de se repaître, de trouver gîte, et lorsque l’imprégnation hormonale est à son comble, que dire de cet élan qui pousse les mâles à surveiller le cheptel des femelles ou à le convoiter, ou encore à se battre ? Cette peur encore, lorsque surgit le prédateur. Certains, des plus audacieux, iront jusqu’à prêter une forme d’émotion au règne végétal. Il suffit de s’entendre sur ce que recouvre le terme émotion.

 

Elles traduisent au niveau conscient ce qui se vit au niveau biologique cellulaire.

 

Car l’émotion a pour fonction de traduire une fonction biologique satisfaite (comblé, repu, soulagé, etc.), ou insatisfaite (agressé, frustré, affamé, etc.). C’est en ce sens où j’écris : « l’émotion est l’essence qui fait tourner le moteur. » Regardez autour de vous ! Regardez en vous ! Sans émotion, pas de vie. Sans vie, pas d’émotion. C’est pour moi, à la fois, le bien le plus précieux et le plus négligé, renié, refoulé, minimisé, diabolisé. Synonyme de faiblesse, il est réservé aux professionnels de l’émotion,  les artistes de tous poils, romantiques, chanteurs, cinéastes, musiciens, etc. Car, pour les adultes sérieux, cela n’est pas raisonnable de s’émouvoir en société, de se répandre, alors cela se fait par procuration.

C’est affligeant, triste à pleurer et si dommage. Un vrai gâchis. J’en ai le cœur qui se fend en deux et la bave qui, de colère, me monte aux lèvres et dans l’âme une mélancolie s’épaissit comme une brume d’automne sur le port de Londres.

C’est ce qui nous fait vivre qui nous fait mourir par défaut. Oui, dire que c’est ce qui nous fait plaisir, qui nous fait souffrir par défaut.

 

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