01/09/2007
Asile Poétique
Lu sur le blog de Mal-Femmée ce texte intitulé "Marathon âme", du grand art : celui de jongler avec les mots.
"L’écrit à cru, le cri si fixe dessus, le cri du Fils, du grand Cru qui s’y fixe, dessus, le crucifix, croix de bois croix d’enfer, X faille, cédille de chair, appendice, ô peine source, clito-risque du sacré, du ça crie, du sacrifice. Dieu ne tient cahin, qu’à un fils. Caïn-caha. Cador dans le corps qui dort, médor en chien de fusible sans nonoces d’or, dans l’éther, l’éternité son nid, son nirvana, un p’tit tour d’azur à papa pour pas chair, pour une foi, devis à trépas, anges airbags en option, un carré de lumière où dansent les poussières, retraite dorée, mort pourrie gâtée élevée sous l’âme-mère, sous l’ampère, sous la foudre et la poudre du père, du père Limpinpin, soleillon de chevet dressé sur ses pauvres watts qui fait le grand éclat et éclate comme la grenouille qui voulait, entre le bœuf et l’âme sous les sunlights, sur tous nos so what, night club firme-à-mental au plus haut, OPA des Cieux, Ciel supérieur posant comme un chasseur son pied sur l’horizon, napo néon, cancreprélat, je scalpe ton bleu roi, au plus bas tes actions de grâce, badabaume et paterpatras! Puis pluie de plumes et de goudron, puis bataille d’édreding-dong et anges que démongent l’espace desperado maintenant. Desperado maintenant.
Plein d’anges indiens je vois, maquillés d’aurore, chevauchant leurs vols comme des souffles d’or, ils n’ont jamais servi dans la Divine Air Force, ils savent la mutinerie de l’errance contre la tyrannie de tout Nord, leurs âmes à cru tombent des nues sioux pas réserves de Dieu, prolapsus de son trou, et leurs pas allument des chemins buissonniers car le Ciel n’emportera jamais tout le marché de la lumière, et les anges homologués les regardent passer, envieux, à travers leurs grilles d’air, se barbant derrière les barbelés de l’Eternité trop étroite, toujours trop étroite, donnez leur la lune ils veulent l’étoile d’après, toujours l’étoile d’après... Le ciel décapité le monde ne s’arrête pas, et le vide ne perd rien, amputé de son trou, il ressent encore comme un membre absent son impalpable dépassement, la vie qui manque à la vie, bout tabou, ongle du songe poussé désincarné, carotte de l’impossible au bout du bâton de chaque corps, pompon trop haut agité par les mots mais en vrai non, pas orphelins d’un complément d’objet, bien entiers dans l’incomplétude. Êtres-troncs de structure. Grands prématurés.
Voilà je bas, je bât-blesse, je blasfemme, je bée pas gaie, je fais comme toi Ghérasim Luca, héros-limite, poète métonymique, selle de cheval, cheval de course, marathon âme, juif communiste errant, né hongrois et angry, épargné culpabilisé des camps, polyglotte asthmatique, essoufflé-essoufflant, fou allié, suicidé, je veux savoir comment talquer les ombres, l’ombre de ma non-vie qui me suie derrière mon masque de soleil, qui fuit quand je me penche sur le pain chaud de l’enfant pour le rassurer soi-disant mais en vrai un peu pour me gorger du lait clair de sa vie en vampire faut pas se mentir, savoir comment s’en sortir sans sortir, du corps, des vers, de la terre sans échasses, sans échafauds d’âmes, quitter le ventre du firmaman maintenant et qu’on en finisse avec la fin, rester la spécialiste des commencements à n’en plus finir, ahanant tant et tant tout mon pus ma fine ire et que les mouches viennent, qu’elles viennent si elles bzzzzosent, je les attends de merde ferme, je les attends.
Découvert le poète à qui il est fait référence dans ce texte...
"L'écho du corps" de Guérasim Luca
« entre la nuit de ton nu et le jour de tes joues
entre la vie de ton visage et la pie de tes pieds
entre le temps de tes tempes et l’espace de ton esprit
entre la fonde de ton front et les pierres de tes paupières
entre le dos de ton dos et le la de ta langue
entre le thé de ta tête et les verres de tes vertèbres
entre le vent de ton ventre et les nuages de ton nu
entre le nu de ta nuque et la vue de ta vulve
entre le nez de tes nerfs et les fées de tes fesses
entre l’air de ta chair et les lames de ton âme
entre les villes de ta cheville et la nacelle de tes aisselles
entre la source de tes sourcils et le but de ton buste
entre l’oreiller de tes oreilles et la taie de ta tête
entre les frontières de ton front et le visa de ton visage
entre le han de tes hanches et le halo de ton haleine
entre la haine de ton aine et les aines de tes veines
entre les cuisses de tes caresses et l’odeur de ton cœur
entre le génie de tes genoux et le nom du nombre
du nombril de ton ombre »
10:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
Les commentaires sont fermés.