21/11/2008
Le diamant et la goutte de rosée
Un beau diamant, qui avait autrefois brillé au doigt d'une princesse, gisait dans un pré, à côté de pissenlits et de pâquerettes. Juste au-dessus de lui, brillait une goutte de rosée qui s'accrochait timidement à un brin d'herbe. Tout en haut, le brillant soleil du matin dardait ses rayons sur tous les deux, et les faisait étinceler. La modeste goutte de rosée regardait le diamant, mais sans oser s'adresser à une personne d'aussi noble origine. Un gros scarabée, en promenade à travers les champs aperçut le diamant et reconnut en lui quelque haut personnage. - Seigneur, dit-il en faisant une grande révérence, permettez à votre humble serviteur de vous offrir ses hommages. - Merci, répondit le diamant avec hauteur. En relevant la tête, le scarabée aperçut la goutte de rosée. - Une de vos parentes, je présume, monseigneur ? demanda-t-il avec affabilité en dirigeant une de ses antennes vers la goutte de rosée. Le diamant partit d'un éclat de rire méprisant. - Quelle absurdité ! déclara-t-il. Mais qu'attendre d'un grossier scarabée ? Passez votre chemin, monsieur. Me mettre, moi, sur le même rang, dans la même famille qu'un être vulgaire, sans valeur ! et le diamant s'esclaffait. - Mais, monseigneur, il me semblait. Sa beauté n'est-elle pas égale à la vôtre ? balbutia timidement le scarabée déconfit. - Beauté, vraiment ? Imitation, vous voulez dire. En vérité, l'imitation est la plus sincère des flatteries, il y a quelque satisfaction à se le rappeler. Mais cette beauté factice même est ridicule si elle n'est pas accompagnée de la durée. Bateau sans rames, voiture sans chevaux, puits sans eau, voilà ce que c'est que la beauté sans la fortune. Aucune valeur réelle là où il n'y a ni rang ni richesse. Combinez beauté, rang et richesse, et le monde sera à vos pieds. A présent, vous savez pourquoi on m'adore. Et le diamant lança de tels feux que le scarabée dut en détourner les yeux, pendant que la pauvre goutte de rosée se sentait à peine la force de vivre, tant elle était humiliée. Juste alors une alouette descendit comme une flèche, et vint donner du bec contre le diamant. - Ah ! fit-elle désappointée, ce que je prenais pour une goutte d'eau n'est qu'un misérable diamant. Mon gosier est desséché, je vais mourir de soif. - En vérité ! Le monde ne s'en consolera jamais, ricana le diamant. Mais la goutte de rosée venait de prendre une soudaine et noble résolution. - Puis-je vous être utile, moi ? demanda-t-elle. L'alouette releva la tête. - Oh ! ma précieuse amie, vous me sauverez la vie. - Venez, alors. Et la goutte de rosée glissa du brin d'herbe dans le gosier altéré de l'alouette. - Oh ! oh ! murmura le scarabée en reprenant sa promenade. Voilà une leçon que je n'oublierai pas. Le simple mérite vaut plus que le rang et la richesse sans modestie et sans dévouement ; il ne peut y avoir aucune réelle beauté sans cela.
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28/10/2008
Chance ou malchance ?
Il y avait, dans un village, un homme très pauvre qui avait un très beau cheval. Le cheval était si beau que les seigneurs du château voulaient le lui acheter, mais il refusait toujours.
"Pour moi ce cheval n'est pas un animal, c'est un ami. Comment voulez-vous vendre un ami ?" demandait-il.
Un matin, il se rend à l'étable et le cheval n'est plus là.
Tous les villageois lui disent : "On te l'avait bien dit ! Tu aurais mieux fait de le vendre.
Maintenant, on te l'a volé... quel malchance !"
Le vieil homme répond "Chance, malchance, qui peut le dire ?"
Tout le monde se moque de lui.Mais 15 jours plus tard, le cheval revient, avec tout une horde de chevaux sauvages. Il s'était échappé, avait séduit une belle jument et rentrait avec le reste de la horde.
"Quelle chance !" disent les villageois.
Le vieil homme et son fils se mettent au dressage des chevaux sauvages. Mais une semaine plus tard, son fils se casse une jambe à l'entraînement.
"Quelle malchance !" disent ses amis. "Comment vas-tu faire, toi qui est déjà si pauvre, si ton fils, ton seul support, ne peut plus t'aider !"
Le vieil homme répond "Chance, malchance, qui peut le dire ?"
Quelques temps plus tard, l'armée du seigneur du pays arrive dans le village, et enrôle de force tous les jeunes gens disponibles.
Tous... sauf le fils du vieil homme, qui a sa jambe cassée.
"Quelle chance tu as, tous nosenfants sont partis à la guerre, et toi tu es le seul à garder avec toi ton fils. Les nôtres vont peut-être se faire tuer..."
Le vieil homme répond "Chance, malchance, qui peut le dire ?"
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26/08/2008
Les trois tamis
Un jour, alors qu'il quittait le portique où il venait de converser avec un groupe de jeunes gens, un vieux sage, se trouva face à un homme qu'il connaissait et qui lui dit, sur un ton confidentiel:
- Écoute, il y a parmi tes auditeurs un jeune homme peu recommandable, indigne de ta confiance. Quand je t'aurai décrit ses agissements, je pense que tu le banniras de ton groupe.
- Je suis prêt à t'écouter, répondit le vieux sage, et à prendre les mesures qui s'imposent. Mais laisse-moi d'abord examiner de plus près ce que tu t'apprêtes à raconter. As-tu fait passer tes paroles à travers les trois tamis.
- Les trois tamis, qu'est-ce que c'est, interrogea l'homme ?
- Le premier tamis est le tamis de la Vérité. Es-tu sûr que ce que tu vas me raconter est vrai et fondé.
L'as-tu vérifié ou observé de tes propres yeux ?
- À vrai dire, dit l'homme, après un moment d'hésitation, je l'ai entendu raconter mais je ne l'ai pas constaté moi-même.
- L'épreuve du premier tamis n'est pas réussie, dit Socratès, passons au second. Le tamis de la Bonté.
Vas-tu me raconter quelque chose de bon ou de positif sur cet homme ?
- Au contraire, dit l'autre, j'allais en dire du mal.
- Tes paroles ne passent donc pas le second tamis, dit Socratès. Voyons le dernier, le tamis de l'Utilité. Cela va-t-il profiter à cet homme que je l'exclue du cercle de mes interlocuteurs ? Ne vaut-il pas mieux pour lui qu'il reste avec moi et bénéficie de mes enseignements pour s'améliorer ?
- Je crois que tu as raison, répondit l'homme. Si je t'ai bien compris, chaque fois que j'ai envie de raconter quelque chose sur quelqu'un, je dois faire passer mes paroles à travers les trois tamis ?
- Tu as parfaitement compris, dit Socratès. Et si un seul des trois tamis n'est pas traversé, renonce.
Cela vaudra mieux.
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Le prix de la sagesse
Un jour, un homme vint voir un sage et lui demanda:
- Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?
Le sage ne répondit pas. Ayant répété plusieurs fois la question sans résultat, l'homme se retira. Mais il revint le lendemain et fit la même demande:
- Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?
Toujours pas de réponse. Il revint le troisième jour en répétant encore:
- Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?
Finalement, le sage se dirigea vers une rivière, et, entrant dans l’eau, pria l'homme de le suivre. Arrivé à une profondeur suffisante, il le saisit par les épaules et le maintint sous l’eau, en dépit des efforts qu'il faisait pour se libérer. Au bout d’un moment, le sage le relâcha et quand l'homme eut à grand-peine retrouvé son souffle, le sage lui demanda:
- Dis-moi, quand tu étais plongé sous l’eau, quel était ton suprême désir ?
Sans hésitation le jeune homme répondit:
- De l’air, de l’air ! J’avais besoin d’air !
- N’aurais—tu pas préféré la richesse, les plaisirs, la puissance ou l’amour ? N’as-tu songé à aucune de ces choses ?
- Non, Maître, j’avais besoin d’air et ne pensais qu’à cela.
- Eh bien, reprit le sage, pour acquérir la sagesse, il faut la désirer aussi intensément que tu désirais de l’air, il y a un instant. Il faut lutter pour elle à l’exclusion de tout autre ambition dans la vie. Elle doit être ta seule et unique aspiration, nuit et jour.
Si tu cherches la sagesse avec une telle ferveur, un jour, tu la trouveras.
Vieux conte oriental
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Propos sur l'injure
Un homme ayant appris que Bouddha observait le principe de compassion qui commande de rendre le bien pour le mal, vint et l'injuria. Le Bouddha demeura silencieux. L’homme ayant cessé ses injures, Bouddha l'interrogea :
- Mon fils, si quelqu'un refuse d'accepter un présent qu'on lui fait, à qui ce don appartient-il ?
L'homme répondit :
- Dans ce cas, le présent appartient à celui qui l'a offert.
- Mon fils, dit Bouddha, tu m'as injurié, mais je refuse d'accepter tes injures et te prie de les garder pour toi. Ne seront-elles pas une source de malheur pour toi ?
L'insulteur ne répondit pas et le Bouddha continua :
- Celui qui méprise ou insulte un autre homme est semblable à celui qui lève la tête et crache vers le ciel. Son crachat ne souille pas le ciel, mais il retombe et salit le cracheur. Ou il est semblable à celui qui, le vent étant contraire, jette de la poussière à un autre homme.
La poussière ne fait que revenir à celui qui l'a lancée.
L'homme sage ne peut être blessé, et le mal que l'autre voulait lui faire retombe sur son auteur.
Conte bouddhiste
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LA CONVICTION QUI REND SOURD ET AVEUGLE
Le Bouddha raconta cette histoire à ses moines:
Un jeune veuf se dévouait à son petit garçon. Mais pendant qu'il était en voyage pour son métier, des bandits incendièrent tout le village, le laissant en cendres, et enlevèrent le petit garçon. Quand le père rentra, il ne retrouva que des ruines et en eut le coeur brisé. Voyant les restes calcinés d'un enfant, il crut que c'étaient ceux de son propre fils, prépara une crémation, recueillit les cendres, et les mit dans un sac qu'il emportait partout avec lui.
Un jour, son vrai fils parvint à échapper aux bandits et à retrouver le chemin de la maison, que son père avait reconstruite. Il arriva, tard dans la nuit et frappa à la porte. Le père demanda:
- Qui est là ?
- C'est moi, ton fils. S'il te plait fais-moi entrer !
Le père, qui portait toujours les cendres avec lui, désespérément triste, crut qu'il s'agissait d'un misérable qui se moquait de lui. Il cria:
- Va-t-en !
Son enfant frappait et appelait sans cesse mais le père lui faisait toujours la même réponse. Finalement le fils partit pour ne plus jamais revenir.
Après avoir terminé ce récit le Bouddha ajouta:
- Si vous vous accrochez à une idée comme à une vérité inaltérable, quand la vérité viendra en personne frapper à votre porte, vous ne serez pas capable d'ouvrir et de l'accepter.
Tiré de l'Udana Sutta
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24/08/2008
Les dix commandements paradoxaux
1. Les gens sont déraisonnables, illogiques et égocentriques.
Aimez-les quand même.
2. Si vous êtes désintéressé, les gens vous prêteront des motifs égoïstes et calculateurs.
Soyez désintéressé quand même.
3. Si vous réussissez, vous gagnerez de faux amis et de vrais ennemis.
Réussissez quand même.
4. Le bien que vous faites aujourd'hui sera oublié demain.
Faites le bien quand même.
5. L'honnêteté et la franchise vous rendent vulnérable.
Soyez honnête et franc quand même.
6. Ceux qui voient grand peuvent être anéantis par les esprits les plus mesquins.
Voyez grand quand même.
7. Les gens aiment les petites gens, mais préfèrent suivre les puissants.
Luttez pour les petites gens quand même.
8. Ce que vous avez mis des années à bâtir peut être détruit du jour au lendemain.
Bâtissez quand même.
9. Les gens ont besoin d'être secourus, mais certains se retourneront contre vous
si vous les aidez.
Aidez-les quand même.
10. Si vous donnez au monde le meilleur de vous-même,
vous risquez d'y laisser des plumes.
Donnez le meilleur quand même.
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Si vous suivez les Dix commandements paradoxaux, vous serez libre.
Ces principes ne relèvent pas du pessimisme.
Dans ce monde de folie, ils figurent une sorte de « déclaration d'indépendance ».
Affichez-les comme un rappel permanent de cette prise de position.
À compter de ce jour, faites ce qui vous semble juste et bon,
parce que cela revêt désormais un sens.
Dès lors que vous agissez selon vos valeurs,
que vous pouvez donner une signification à votre existence
sans attendre d'approbation extérieure, vous êtes libre.
Libre d'agir en fonction de votre conscience,
que les autres vous apprécient ou non.
Libre d'être qui vous êtes vraiment.
Libre de remplir la mission à laquelle vous êtes destiné.
Libre de mener une vie cohérente dans un monde absurde.
Et cette liberté vous procurera le bonheur le plus profond
que vous ayez jamais connu.
Source: Kent M. Keith... www.lespasseurs.com
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Conte
Un jeune homme du pays qui rêvait d’être un sage se rendit auprès du maître de sagesse qui séjournait dans les collines. Quand il l’eût trouvé, il implora :
-Maître, enseignez-moi la sagesse. Je souhaite connaître les secrets qui feront de moi un homme puissant et vénérable.
-Soit, dit le maître, mais je ne pense pas que tu sois prêt à recevoir un tel enseignement.
-Je le suis, rétorqua le jeune homme.
-Comment le saurais-tu interrogea le maître ?
-Pour preuve de ma bonne foi, je ferai tout ce que vous m’ordonnerez.
-Soit. Alors coupe toi la main droite.
Le jeune homme revînt le lendemain avec un linge maculé de sang au bout du bras.
-Voilà qui est fait maître.
-Qu’as-tu appris en faisant cela ? , lui demanda le vieil ermite.
-J’ai appris que la main sert à prendre mais qu’elle devrait plus souvent servir à donner et aussi que la douleur peut toujours être dépassée.
-Bien. Dès que tu seras pleinement rétabli, tu devras te couper un pied.
Le jeune apprenti disparu et revînt après quelque temps, une béquille de bois en main gauche.
-Qu’as-tu appris cette fois ? , s’enquît le maître.
-J’ai appris que se tenir debout est le propre de l’homme et que pour avancer dans l’existence il convient de garder les pieds sur terre.
-Cela est juste dit le maître. Va t’en trouver le bourreau et demandes lui de te t’ôter les parties.
Le disciple, puisqu’il en était un, fit comme son maître l’avait dit et revînt deux semaines plus tard dans les collines.
-Voilà qui est fait maître.
-Alors, qu’as-tu appris ?
-Que les désirs lubriques détournent l’esprit de la voie qui est sienne et qu’avant de songer à la descendance, il vaut bien mieux devenir son propre père.
-Cela aussi est juste. Retournes t’en voir le bourreau et renonces à tes yeux cette fois.
-Une semaine passa avant que l’apprenti ne revînt prêt du maître un bandeau sur les yeux. Comme de coutume, le maître interrogea :
-Qu’as-tu appris en cette occasion ?
-Que les belles choses de ce monde sont promptes à séduire le regard et qu’elles gagnent à être vues de l’intérieur, avec les yeux de l’âme.
Le vieux maître de sagesse passa la main dans sa barbe et après un court silence, il demanda au disciple :
-Si je t’ordonnais de mettre fin à tes jours ici-bas, le ferais-tu ?
-Assurément maître.
-Et selon toi, cela serait-il sage ?
-Chacune de vos paroles est un puits de sagesse maître.
-Alors tu as appris bien des choses mais tu n’es pas prêt d’être sage ! Cela te prendra quelques existences avant d’y parvenir car tu confonds encore l’écume de la sagesse avec la sagesse même ; comme le commun tu t’en remets sans discernement au doigt et à l’œil du maître sans prendre le temps d’observer par toi-même ni le but, ni la voie qu’ils désignent. Mais assieds-toi donc car tu en sais assez maintenant pour commencer la méditation.
Samuel Letout
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Conte oriental
Il était une fois un vieil homme assis à l’entrée d’une ville du Moyen-Orient. Un jeune homme s’approcha et lui dit :
- Je ne suis jamais venu ici ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ? Le vieil homme lui répondit par une question : Comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ? Egoïstes et méchants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais bien content de partir, dit le jeune homme. Le vieillard répondit : Tu trouveras les mêmes gens ici.
Un peu plus tard, un autre jeune homme s’approcha et lui posa exactement la même question.
- Je viens d’arriver dans la région ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ? Le vieille homme répondit de même : Dis-moi, mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ? Ils étaient bons et accueillants, honnêtes ; j’y avais de bons amis ; j’ai eu beaucoup de mal à la quitter, répondit le jeune homme. Tu trouveras les mêmes ici, répondit le vieil homme.
Un marchand qui faisait boire ses chameaux non loin de là avait entendu les deux conversations. Dès que le deuxième jeune homme se fut éloigné, il s’adressa au vieillard sur un ton de reproche : Comment peux-tu donner deux réponses complètement différentes à la même question posée par deux personnes ? Celui qui ouvre son coeur change aussi son regard sur les autres, répondit le vieillard. Chacun porte son univers dans son coeur.
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