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07/12/2009

Brother and sister

735361_10852597-o.gifLa vie de Colette Guillard a basculé en une seconde. Ce jour où, il y a quelques semaines, elle a rencontré son frère pour la première fois. Cinq jours plus tôt, cette habitante de Suresnes se croyait encore fille unique.
Tout commence par un coup de fil et une voix d’homme avec un léger accent germanique qui lui pose des questions précises, notamment sur son père.

Son correspondant explique mener des recherches en filiation depuis quarante ans.
« Quand il m’a dit que mon père était aussi le sien, c’était un coup de massue », se souvient Colette, des étoiles plein les yeux. Un rendez-vous est finalement calé à Suresnes. Aujourd’hui, elle revit la scène avec autant d’intensité : « Je l’ai entendu monter l’escalier. A chaque pas, mon coeur battait un peu plus vite. J’ai ouvert la porte, on s’est regardé sans rien dire. Il a souri et, là, j’ai vu tout le portrait de mon père. J’ai éclaté en sanglots. C’est le moment le plus fort de ma vie. »
L’histoire de Colette et Michael c’est aussi l’histoire avec un grand H, celle de la Seconde Guerre mondiale. Ancien militaire, son père a rejoint la Résistance pendant la guerre. Le conflit terminé, il se retrouve dans les forces françaises en poste en
Allemagne et tombe amoureux d’une jeune comédienne allemande. Michael naît en 1947 à Baden-Baden. Né d’un soldat français et d’une Allemande, Michael aura une enfance très dure. « Il a été placé en orphelinat, commente sa soeur. La honte était la même qu’en France avec les fils de Boches.
Ce qu’il a fait après est admirable. » Une quête guidera toute sa vie : retrouver sa famille.

« Maintenant, j’ai des racines »

Hyperdiplômé, le jeune homme entêté apprend le français, devient historien et archiviste. Au fil des années, des portes s’ouvrent, des petites pièces du puzzle s’accumulent pour aboutir à l’appel téléphonique du 6 septembre. Sa croisade achevée, une nouvelle vie commence pour lui et pour sa soeur aînée. « Je vais expliquer tout cela à mes enfants. Ils n’ont pas un oncle d’Amérique mais un oncle d’Allemagne, plaisante Colette. Aujourd’hui, je me sens vraiment exister. J’étais enfant unique et mon père est parti très tôt. J’ai toujours eu l’impression d’être un arbre qui flotte. Maintenant, j’ai des racines. A travers Michael, je retrouve aussi les gestes, les attitudes de mon père… »
Jeudi dernier, Colette est rentrée d’Allemagne après un séjour d’une semaine auprès des siens. C’était la première fois qu’elle franchissait le Rhin. « J’ai découvert une nouvelle famille extraordinaire, lâche-t-elle, visiblement émue. J’ai 75 ans et on a plein de projets ensemble. »

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