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06/10/2009

Fontaine de Jouvence

AFP - La fontaine de jouvence pourrait bientôt devenir réalité: de multiples études sur des souris et des singes montrent qu'il est possible de manipuler des protéines jouant un rôle clé dans la longévité, ouvrant la voie à des traitements anti-vieillissement.
   
La clé de la jeunesse éternelle ou tout au moins prolongée, réside dans les effets d'une réduction des apports caloriques sur l'organisme.
   
La science sait depuis les années 1930 en faisant des expériences sur des rats, des souris et récemment sur des singes que réduire de 30% les calories absorbées peut allonger la vie de ces animaux jusqu'à 40%, leur épargnant les maladies liées au vieillissement. Ce faisant, ils gagnent non-seulement des années de vie mais préservent aussi plus longtemps leur santé.
   
Depuis plusieurs années, des recherches, dont une effectuée par des chercheurs britanniques et publiée jeudi dans la revue américaine Science, montrent qu'il est possible d'obtenir les mêmes effets bénéfiques sans se priver de manger.
   
Ces travaux montrent en effet qu'une manipulation génétique bloquant la production d'une protéine appelée S6 Kinase 1 (S6K1), également présente chez les humains, produit des résultats similaires.
   
"Ces souris femelles ont vécu 20% plus longtemps, étaient plus minces, plus actives et généralement en meilleure santé que celles du groupe témoin", indiquent les auteurs de l'étude.
   
Cette étude et d'autres ouvrent potentiellement la voie à des médicaments permettant d'empécher chez les humains des maladies liées au vieillissement, jugent-ils.
   
"Nous sommes soudainement plus proches de traitements contre le vieillissement que nous ne le pensions", relève le Dr David Gems de l'University College de Londres (Grande Bretagne), un des co-auteurs.
   
D'autres études ont également montré que le blocage de la protéine S6K1 entraîne un accroissement de l'activité d'une autre molécule appelée AMPK qui joue un rôle clé pour régler la quantité d'énergie dans les cellules.
   
Elle est activée notamment quand les niveaux d'énergie diminuent ce qui se produit avec une réduction de l'apport calorique.
   
Des médicaments, comme le metformin, qui active AMPK, sont déjà largement utilisés chez des diabétiques.
   
De récentes recherches faites par des scientifiques russes ont montré que le metformin a contribué à allonger la durée de vie de souris, relèvent les auteurs de ces travaux sur la protéine S6K1.
   
Un autre médicament, le rapamycin, un immunosuppresseur utilisé pour éviter le rejet d'un organe après une greffe, pourrait être déjà utilisé contre les effets du vieillissement chez l'homme dans sa forme actuelle, a montré une étude faite avec des souris récemment publiée dans la revue britannique Nature.
   
Le rapamycin bloque également la production de la protéine S6K1.
   
Misant sur ce potentiel, la firme américaine Sirtris Pharmaceuticals utilise le resvératrol, un puissant anti-oxydant trouvé dans le vin rouge mais aussi dans des fruits autres que le raisin.
   
Les scientifiques de Sirtris, dont son fondateur le Dr David Sinclair, également chercheurs à la faculté de médecine de Harvard (Massachusetts, nord-est), ont découvert que le resvératrol activait la production de protéines appelées sirtuines.
   
Or celles-ci déclenchent les mêmes effets physiologiques que la restriction de l'apport calorique.

 

Parmi les plantes alimentaires, on trouve le resvératrol dans :

Pinot noir
en moyenne 0,64 mg par verre de resvératrol
  • le raisin. Le resvératrol est surtout concentré dans la pellicule du grain et on le trouve en quantité variable suivant le cépage, l’origine géographique et l’exposition aux maladies fongiques. Il est majoritairement présent sous forme de glucoside (trans-resvératrol-3-O-glucoside). Pour le vin, l’importance du resvératrol dépend en outre de la durée de macération des peaux dans le jus. Ce qui explique pourquoi les vins blancs, peu ou pas macérés, ont moins de resvératrol (0,13 mg/l de trans- et 0,06 mg/l de cis-resvératrol) que les rosés et ceux-ci moins que les vins rouges. Les plus riches sont les vins de Pinot noir (Bourgogne), de Merlot, de Grenache ou de Mourvèdre. Le cépage de Pinot noir contient le plus de resvératrol, avec une concentration pouvant aller jusqu’à 11,9 mg/l (en Suisse) ; en France, sa teneur moyenne est de 5,4 ± 1,2 mg/L. Le resvératrol y est majoritairement présent sous forme aglycone, sous les formes isomériques trans- et cis-. La teneur en t-resvératrol du vin rouge varie beaucoup suivant la région de production. Si on classe les cinq plus grands producteurs mondiaux de vin par la teneur moyenne en resvératrol de leur vin rouge, on obtient
France > Australie > Italie > Espagne > États-Unis.
  • les fèves de cacao constituent une source importante de flavonoïdes et de resvératrol. Le chocolat noir contient 0,4 mg/kg de resvératrol, soit la seconde source alimentaire de ce polyphénol après le vin;
  • les baies rouges du genre Vaccinium : jus de canneberge avec un taux de 0,278 mg/kg;
  • l’arachide (Arachis hypogaea) : les cacahuètes grillées sont relativement pauvres en resvératrol (0,03 à 0,147 mg/kg);
  • la rhubarbe (Rheum tataricum), la mûre (Morus spp.), la grenade (Punica granatum), le sorgho etc.

Plantes médicinales riches en resvératrol :

  • la renouée du Japon, Reynoutria japonica(ou Fallopia japonica ou Polygonum cuspidatum), est une Polygonacée originaire d’Asie orientale, appelée 虎杖 huzhang en chinois et itadori en japonais. C’est une plante très vigoureuse, pouvant atteindre 3 m de haut, qui a tendance à devenir invasive en Europe et aux États-Unis. La plante entière est utilisée comme matière médicale en Chine (sous le nom de 石莽草 shimangcao) et au Japon (sous le nom d'itadori ou de kojôkon pour la racine). La racine de cette renouée est une des sources les plus riches en resvératrol connue (2,96-3,77 g/kg). Une fois séchée, la racine fournit une infusion, le « thé d’itadori », traditionnellement utilisé depuis des siècles en Chine et au Japon dans le traitement des maladies cardio-vasculaires et comme anti-inflammatoire. Il a été trouvé dans cette infusion 9,74 mg/l de resvératrol, principalement sous forme de glucoside, ce qui place cette boisson dans la moyenne supérieure des vins rouges.
  • les deux vératres, Veratrum album L. var grandiflorum et Veratrum formosanum ont aussi leurs racines et rhizomes utilisés comme matière médicale dans la médecine traditionnelle chinoise (sous le nom de 藜芦 li lu) et japonaise.
  • le Yucca schridigera, le Dracaena loureiri


   
 

 

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