16/01/2009
La réconciliation et le pardon
Religieuse auxiliatrice, Régine du Charlat enseigne à l'Institut catholique de Paris et dirige l'Institut des arts sacrés.
Vous dîtes « nous sommes sauvés et pardonnés avant même de nous savoir pécheurs » (1), pouvez-vous l'expliquer ?
C'est ce que dit Paul « Vous êtes morts et sauvés par le Christ », (épître de saint Paul aux Romains, 6, 1-14). Par la célébration du pardon, on se met en disposition de reconnaître la Résurrection. Elle transforme tout. Le pardon empêche le péché d'avoir le dernier mot. Dans ce sens, le pardon est un des noms de la Résurrection. « Vous êtes et vous serez ressuscités avec le Christ », nous dit Paul. C'est une invitation à cheminer vers la Résurrection.
Le rite de la réconciliation se perd. Selon vous, comment évolue le sens de ce sacrement ?
Aujourd'hui, le sacrement de réconciliation s'est vidé de sa gestuelle et de son sens. Nous devons retrouver, réanimer les rites du Carême sans pour autant en faire des mécanismes. Pour cela, il suffit de peu. C'est comme un repas en famille, qui est un acte quotidien fort. Seulement, nous gardons une certaine timidité à en reconnaître toute sa plénitude. Pour moi, la démarche de réconciliation est du même ordre.
Quel avenir lui voyez-vous ?
Le sacrement de réconciliation est « la pierre de touche du christianisme » (2). Il n'aura d'avenir que si son sens est vécu comme une démarche dans laquelle chacun retrouve son intégrité intérieure, son centre de gravité dans la foi. Attention, il ne s'agit pas de sainteté ! Si chacun prend un chemin de vérité vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis de Dieu, peut-être apprendrons-nous à réhabiter la forme.
(1) Page 18, in La Réconciliation, éditions Desclée de Brouwer (1997).
(2) Sous-titre de son ouvrage, La Réconciliation.
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