Apologie du sourire

Lu ce matin sur le site du Musée du sourire (www.museedusourire.com) ce texte de Sophie Calle.  Plasticienne, née en 1953 à Paris, elle mêle la photographe à une histoire - vécue ou fictionnelle. Globe-trotter, créatrice de jeux, elle définit « la règle du jeu du sourire » proposée par l'écrivain et ami Paul Auster dans un livre intitulé « Gotham Handbook ».
Les directives sont les suivantes : « Souris quand la situation ne l'impose pas. Souris quand tu es en colère, quand tu te sens très malmenée par la vie et vois quel effet ça fait. Souris à des inconnus dans la rue. New York peut être dangereuse, tu dois donc être prudente. Si tu préfères, ne souris qu'à des femmes (les hommes sont des brutes, il ne faut par leur donner d'idées fausses). Souris néanmoins aussi souvent que possible aux gens que tu ne connais pas. Souris à l'employé de banque qui te donne ton argent, à la serveuse qui t'apporte ton repas, à la personne assise en face de toi dans le métro. Vois si l'un d'eux te sourit en retour. Comptabilise le nombre de sourires qui te sont adressés chaque jour. Ne sois pas déçu que les gens ne te rendent pas ton sourire. Considère chaque sourire que l'on t'adresse comme un cadeau précieux. »
Extrait : New York, le 22 Septembre 1994 : Ce jour-là, 28 sourires ont été donnés, 13 reçus, 4 sandwiches acceptés, 1 refusé, et 1 paquet de cigarettes accepté.

(Souris, souris, souris, souris, souris-moi)